Guerre d’Algérie : le Premier ministre français propose de faire un inventaire
Le Premier ministre français, Jean Castex, s’est exprimé sur la guerre d’Algérie. Interrogé lors d’un entretien, qu’il a accordé au mensuel Historia, il a livré sa vision de la meilleure voie pour « espérer une mémoire apaisée ».
« D’abord objectiver, connaître, raconter. Il ne peut pas y avoir d’autre voie que la réconciliation des peuples. On ne peut pas se réconcilier si on n’est pas lucide sur ce qui s’est passé », a-t-il notamment répondu.
Et d’insister, « il faut en faire l’inventaire, et non pas le jugement. C’est notre passé commun, avec ses parts de drame, de malheur mais aussi de bonheur, de réussites, ses parts de mélanges et d’échanges ».
Selon lui, « l’Histoire nous apprend à rejeter la simplification et la démagogie ». « L’Histoire n’est pas davantage la nostalgie, c’est une clé pour aujourd’hui », a-t-il ajouté.
Le Premier ministre français, dont le père est l’un des derniers appelés du contingent, affirme s’être intéressé « très tôt à cette guerre ». « On voit combien cette affaire continue à hanter les mémoires », a-t-il remarqué. Et de poursuivre, « elle illustre parfaitement cette présence du passé dans l’explication d’événements présents ».
Depuis fin septembre, les relations entre l’Algérie et la France se sont nettement dégradées. La réduction de moitié du nombre de visas octroyés aux Algériens, mais aussi le dérapage du président français, Emmanuel Macron, sur l’existence d’une nation algérienne avant la colonisation, ont été les facteurs déclencheurs de cette crise.
En colère, Alger a rappelé l’ambassadeur à Paris pour consultations. Il n’a toujours pas repris ses fonctions. Certes, Emmanuel Macron et son ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, ont fait quelques gestes d’apaisement. Ils demeurent, toutefois, insuffisants du fait de la gravité des propos prononcés.
Skander Boutaiba