Hassan Kacimi à la Radio nationale: « l’Algérie fait face à des menaces anonymes et hybrides »
Le président de la République, Chef suprême des forces armées, ministre de la Défense nationale, Abdelmadjid Tebboune a tenu, mardi matin, une réunion au siège du ministère de la Défense nationale, durant laquelle il a prononcé un discours, retransmis par visioconférence, à l’ensemble des Commandements et Régions militaires, ainsi que les écoles militaires.
Une réunion durant laquelle le président a voulu adresser des messages très forts et à haute symbolique à l’égard de « quiconque oserait s’attaquer à notre armée » sous quelque forme que ce soit.
Dans sa lecture du dense et fort message du président de la République, l’expert en questions géopolitiques et des migrations, Hassan Kacimi, a mis en avant ce mercredi, lors de son intervention sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale, en premier lieu « les différentes menaces visant les institutions de la République, mais aussi la résilience prouvée de l’Etat algérien face aux successives crises déjà surmontées ».
Qui veut nuire à l’Armée nationale ?
« L’Algérie fait en effet face à des menaces anonymes et hybrides (…) Nous avons déjà vécu une série de menaces visant les institutions et même des personnalités politiques et par là, la stabilité et la sécurité de notre pays. Nous devons expliquer pour mobiliser les citoyens face à une situation des plus crisogènes », répond Hassen Kacimi.
Pour lui, « les attaques visent à l’effondrement des institutions à travers des canulars circulant sur les réseaux sociaux et prévoyant le pire pour l’Algérie (…) «
« Il n’y a pas que Rachad et le MAK, qui sont deux organisations subversives, qui activent sur le front intérieur (…) Les menaces ont évolué, et nous ne sommes plus dans les menaces conventionnelles impliquant deux Etats. Elles sont aujourd’hui anonymes, dangereuses et hybrides impliquant parfois des forces organisées qu’on peut appeler des forces étatiques et d’autres subversives non organisées », explique l’expert.
Face à cela, l’Armée reste « une institution républicaine dont la mission est la défense du territoire national et son intégrité ainsi que la sécurité de la population algérienne », tout en précisant « nous avons une armée pacifique, non belliqueuse, mais dissuasive.
« Les années 2020 et 2021 ont permis le parachèvement des institutions de la République, malgré les tentatives des forces occultes qui ont tout fait pour essayer de bloquer ces projets », note-t-il encore.
« L’Algérie est entourée d’une ceinture de feu »
Au niveau régional, Hassen Kacimi rappelle qu’il ne faut pas oublier que « l’Algérie est entourée d’une ceinture de feu, d’où la nécessité d’être attentif à ce qui est en train de se produire autour de nous. Citant l’exemple de désagrégation de l’URSS, l’expert en géopolitique rappelle la manière dont les Etats de l’Est se sont effondrés, avant que l’Algérie ne subisse les affres du terrorisme.
La flambée des prix des produits alimentaires peut également faire partie de ces « menaces hybrides » qui veulent atteindre l’Algérie.
Hassan Kacimi explique : « les produits de première nécessité sont subventionnés par l’Etat algérien, et quand il y a subvention, des réseaux de contrebande et de spéculation essayent de faire fortune et s’investissent pour faire disparaître ces produits du marché.»
« Les réseaux de la spéculation sont au même titre que le terrorisme », a-t-il soutenu.
Y.Y