Huile d’olive : CARE propose de s’inspirer du modèle européen
«Il est temps en effet que notre pays prenne vraiment à cœur l’objectif de sécurité alimentaire, qu’il exploite plus sérieusement son potentiel agricole et qu’il cesse d’adosser l’approvisionnement de la population en biens de première nécessité aux seules sources de l’importation », affirme le Cercle d’action et de réflexion pour l’entreprise.
Le défi est immense. C’est pourquoi CARE exprime «le souhait que ces programmes en cours de soutien à la production locale prennent en compte le développement d’un autre produit local par excellence, à savoir l’huile d’olive ».
Dans son analyse, le think tank précise que «la production d’huile d’olive est relativement connue et maîtrisée depuis longtemps, même si elle a besoin d’être mieux soutenue, modernisée et développée, à une échelle plus large que celle qu’elle occupe actuellement ».
Même si aucune autre solution ne devrait être écartée, argumente Care, il est certain que «la relance de la production d’huile d’olive est nettement plus simple et moins coûteuse que celle du soja, du tournesol, du colza ou des autres spéculations concurrentes ».
Le développement de la production d’huile d’olive est « la voie la plus aisée pour réduire la dépendance extérieure sur ce volet particulier des importations agricoles ».
En termes de chiffres, l’analyse précise que la consommation nationale d’huile d’olive «est de l’ordre de 1 à 2 Litres/Habitant/an, tandis que celle des autres huiles raffinées est de 13 à 14 Litres/Habitant/an. Sa part actuelle du marché est ainsi de 6,5%.
Sans prétendre à la comparaison avec un pays comme l’Espagne (il est vrai, premier producteur mondial) où elle est de 65%, il semble raisonnable de penser que celle-ci pourrait faire l’objet d’un programme sérieux de relance de nature à la faire croitre considérablement, dans une perspective de moyen terme ».
Aussi, l’huile d’olive est «reconnue comme étant bénéfique au plan sanitaire. Sa consommation régulière contribue notamment à la réduction des risques liés aux maladies cardio-vasculaires, véritable fléau de santé publique ».
Par ailleurs, Care relève que, dans les conditions du système des prix actuels, «l’huile d’olive est loin d’être compétitive sur le marché national aussi bien que sur les marchés internationaux.
Pour mieux structurer cette filière, notre pays, argumente Care, « gagnerait à s’inspirer du modèle européen pour l’adapter et mettre sur pied son propre programme d’action en vue de développer et promouvoir une filière solide de production d’huile d’olive ».
Ce programme d’action serait «complémentaire de celui déjà en cours en vue de développer des cultures telles que soja, tournesol ou colza (pour le cas des intrants de l’huile de table), ou de toutes les autres cultures entrant dans le cadre des objectifs de la politique de sécurité alimentaire que les autorités entendent conduire à bien ».
Mohamed Ait S