Humeur/ Entre corruption et retour de flamme…
Par Mohamed Abdoun
Ce qui devait arriver, arriva. Forcément et férocement. Je vous résume les (mé)faits en quelques mots. L’Ukraine a exprimé, ce lundi 22 mai, son soutien au plan d’autonomie, présenté par le Maroc en 2007, comme base “sérieuse et crédible” pour le règlement “réussi” de la question du Sahara.
Cette position a été exprimée par le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, en visite de travail dans le Royaume, lors d’un point de presse conjoint avec le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, à l’issue de leurs entretiens à Rabat ».
Fin de citation. Sauf que je souhaite m’appesantir sur la suite de cette info, ma foi prévisible. Allez, hop. J’ouvre encore les guillemets. C’est pas cher, et ça mange pas de pain. Avec les cours mondiaux du blé, on ne sait jamais : « Kuleba a aussi affirmé que l’Ukraine et le Maroc connaissent tous les deux la valeur de la souveraineté et de l’intégrité territoriale ».
M’est avis que les lecteurs ont dû saisir d’emblée le caractère grossier, anachronique et surréaliste de cette déclaration. C’est la première remarque venue à l’esprit d’une amie qui suit de très près la question sahraouie. Les Ukrainiens devraient en effet être les premiers à ressentir l’effet d’être envahi par une force étrangère. Toutes proportions gardées bien sûr.
D’abord, parce que c’est la Russie qui se défend contre les multiples agressions fomentées par l’OTAN depuis 2014, et le refus ostensible de l’Occident de mettre en application les accords de Minsk. Ensuite, depuis les printemps colorés, ce sont les néonazis qui ont pris le pouvoir en Ukraine. Non sans l’aide et la complicité de l’Occident.
Volodimy Zelensky et ses « ouilles » ne représentent pas du tout le peuple ukrainien, même si une partie de celui-ci traine un passé sombre et trouble par sa collaboration avec le troisième Reich d’Adolf Hitler. Le sieur Kuleba est donc bien placé qu’il ne s’exprime pas au nom du peuple ukrainien, mais seulement du régime putschiste mis en place à Kiev par l’Occident via ses printemps colorés.
Ce n’est pas tout. Le changement de position de Kiev, ma foi sans conséquences, voire positif pour la cause sahraouie, me pousse irrésistiblement à penser à la corruption endémique qui mine le pouvoir ukrainien.
Rabat donc dû payer pour obtenir ce soutien à une proposition marocaine illégale et contraire au droit international. Au processus onusien de règlement définitif de cette affaire de décolonisation. Pour qui sait que la diplomatie marocaine carbure à la corruption et au chantage, cette supposition me semble être parfaitement plausible.
Une raison de plus pour moi de soutenir Vladimir Poutine dans son opération de dénazification de l’Ukraine. Les masques tombent. La décantation s’accélère. Si aujourd’hui le soutien de Kiev au plan d’autonomie marocain parait être une aubaine, une bénédiction, bientôt il muera en malédiction.
La cause sahraouie n’a que faire de soutiens intéressés, corrompus et achetés, comme s’en accommode fort bien le Maroc. Voilà pourquoi je juge la victoire sahraouie assurée, et plus inéluctable que jamais. Merci monsieur Kuleba !
M.A.