Humeur
La farce de la fausse force
Par Mohamed
Quelle utilité y avait-il de déranger quelques présidents et souverains pour que ces derniers se rendissent à Manama, au chevet de la cause palestinienne ? Sans doute aucune. La question ne méritait même pas d’être posée. Non plus la tenue de e ce sommet à blanc. D’entée de jeu, on sentait que les choses allaient finir en queue de poisson. Le choix de Manama, capitale de Bahreïn, portait et apportait les germes de ce cuisant et humiliant échec. Cet émirat est en effet signataire des accords d’Abraham, et a fait de regarder ailleurs depuis le déclenchement des massacres de masse des femmes et des enfants palestiniens. Il entretient les meilleures relations qui soient avec les néonazis et bourreaux-assassins de ces derniers. Il héberge aussi sur son territoire la plus importante base militaire des amis et protecteurs de l’entité israélienne. Mais, sans même avoir besoin de s’appesantir sur le lieu de la tenue de ce sommet à blanc, force m’est de rappeler que la Ligue Arabe, avec son fonctionnement obsolète, et son refus de s réformer et de se démocratiser, est désormais le docile porte-voix de l’hégémonie occidentale. Il est loin, bien loin, ce fameux front du refus. Depuis le commencement du complot contre la Syrie, et son arbitraire suspension de la Ligue arabe, ce sont les affidés des Américains qui en sont devenus la vitrine et la locomotive. Et, pour aggraver les choses, même l’Algérie est restée invisible et muette sur le plan diplomatique. Cela, avant d’entamer son come-back des grands jours depuis l’élection d’Abdelmadjid Tebboune à la présidence de la République. Voilà pourquoi il ne fallait pas s’attendre à des miracles de la part de cette guilde, ni même zen suivre les travaux, et en attendre les résultats. N’était la mémorable opération « Déluge d’Al Aqsa, même l’Arabie saoudite aurait fini par basculer dans le camp des défaitistes et des traitres à la cause palestinienne. Bref. Ce noir sommet à blanc, qui a salué (même pas ironiquement) les fantomatiques engagements marocains en faveur de la cause palestinienne, sic !, a appelé « au déploiement d’une force de maintien de la paix des Nations unies dans les territoires palestiniens occupés par Israël jusqu’à la mise en place d’un État palestinien ». Ainsi donc, l’impuissance notoire de la Ligue Arabe a fini par se confier à celle de l’ONU, ce machin. Car, ma foi, entre impuissants, on se comprend, et on se serre les coudes. Le Arabes, pourtant, sans parler de leurs armées, qui consomment chaque années des centaines de milliards de dollars, détiennent en main des armes et des cartes puissantes, pouvant faire basculer les équilibres de force au Moyen-Orient, ou à tout le moins forcer l’entité israélienne à cesser son entreprise d’épuration ethnique à Gaza et en Cisjordanie. Il y a l’arme du pétrole bien sûr. Celle des finances, avec le retrait massif de la FED des milliers de milliards de fonds souverains détenus par le CCG ‘Conseil de Coopération du Golfe). Il y a aussi les blocages et refus de coopérer concernant les transferts et transport des aides destinés aux dirigeants néonazis en Palestine occupée. Or, nous savons que pour contourner l’embargo militaire imposé par les Houthis au Golfe d’Aden, ce sont les Saoudiens, Qataris, Emiratis et Jordaniens qui viennent d’établir un pont terrestre en direction de la Palestine occupée afin que les colons envahisseurs ne manquent de rien, même pas de légumes frais, pendant que nos frères à Gaza meurent de faim, pour ceux qui échappent encore au bombe de l’armée d’occupation israélienne. Alors, en appeler à une force onusienne, c’est toucher le comble du ridicule et de l’ironie. Car, il en existe des forces pareilles de par le monde. Parfaitement inutiles et particulièrement budgétivore. L’ONU, ni personne, n’ont jugé utile de répondre à cet appel, venu prouver, si besoin en était encore, que la Ligue Arabe existe pour exister, pour le décor, pour l’apparat, sans la moindre influence géopolitique. Pis, à ce rythme, elle en devient nocive pour nos intérêts stratégiques et prospectifs. Que faire pour s’en prémunir ? Quel antidote choisir ? Wana aâreft…
M.A.