Humeur : Les grivoises du Roi : Prix de la Paix ou Prix du Péché…
« Au jeu d’échecs, les fous sont les plus près du Roi », ce proverbe Français, lourd de sens, honore ceux qui l’ont inventé, tant il est vrai qu’il met en relief un aspect assez sardonique qui a entouré l’attribution récente du prix de la Paix. Une distinction résultante d’une relation incestueuse après que Rabat ait accepté de….!.Un fait divers ridicule, ampoulé au point d’en voulait faire un évènement grandiloquent, défrayant la chronique.
Ici, tel qu’énuméré dans le proverbe susmentionné, nous sommes en face de quatre éléments qui se rejoignent pour jouer cette pièce théâtrale mal adaptée :
D’abord, le fou en l’occurrence le Centre européen pour la Paix et la résolution des conflits. Ensuite, le candidat putatif à s’emparer du Lauréat, tenu en secret de polichinelle, à savoir sa Majesté Mohamed VI. Puis, le Label frelaté donné à cette gratification. Et enfin, le Contexte travesti, quant à lui rendu malheureusement égrillard de par le caractère simulacre de la cérémonie, a trait à la journée internationale de la Paix, qui coïncide avec le 21 septembre.
Pour ce qui est du fou du roi, il ne s’agit pas de jeter l’opprobre de façon exclusive et ad hominem sur le CEPRC, car pour celui-ci, la courtise et la caresse dans le sens du poil sont par excellence des postures sans alternatives, qui lui sont offertes pour assurer son mécénat et par ricochet préserver son gagne-pain. Le militantisme des fantomatiques ONGs est, hélas, devenu synonyme de faire la cour à des fins de subornation à peine voilée, un creuset de largesses venimeuses et de générosité vipérine.
En second lieu le Roi, il convient de s’interroger sur le pourquoi celui-ci qui se dit honorable, cherche à tous crins, l’éligibilité pour une fallacieuse distinction, dans les poubelles du legs de lauréats discernés par une carnavalesque ONG, dirigée par un canular. Vouloir une décoration non méritée, outre le fait qu’elle relève de l’usurpation caractérisée d’un statut politique et son appropriation par effraction, elle constitue un aveu d’échec. Recourir aux services d’association néophyte, sans racines dans la sphère de l’évergétisme, traduit beaucoup plus l’état psychédélique du Roi que du CEPRC. Le philosophe Confucius a parfaitement raison quand il dit « Lorsque l’on se cogne la tête contre un pot et que cela sonne creux, ça n’est pas forcément le pot qui est vide ».
Le troisième anachronisme porte sur l’association du nom de Jean Jaurès à cette auto-distinction. Relier à ce non-évènement, un chantre de la défense des opprimés dans le monde, c’est en clair faire tourner au quolibet, une telle figure aussi emblématique du socialisme. On retient des perles de l’auteur la citation suivante : “Le capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage et celui-ci pourrait poursuivre, s’il avait assisté à cet esclandre que les «flatteurs des rois sont les victimes ; car lorsque les rois tombent, ils entraînent leurs flatteurs».
Enfin, c’est un non-évènement que le tapage médiatique a voulu lui donner une dimension mystique par le biais d’encensement en grande fanfare. Mais, qui au final s’est apparenté, métaphore oblige, à l’histoire de la montagne qui a accouché d’un rat.
Ce qu’il faut retenir de cette comédie, est que la cécité politique, effet secondaire du comportement versatile de « Notre Ami le Roi », l’aurait induit à éprouver une grande difficulté à choisir la franchise au lieu du mensonge, à troquer la vérité avec l’hypocrisie dans ses convictions, à substituer la beauté par la laideur dans ses actes.
Après avoir affiché solennellement sa disponibilité à mettre en œuvre le plan de Paix proposé par l’OUA, lors du Sommet de celle-ci tenue à Nairobi ( Kenya) en 1981, « Notre Ami le Roi », en quête sans vergogne de couronnement complaisant, virevolte perfidement l’engagement auquel lui-même a adhéré de façon claire et irréfragable, pour la tenue d’un Referendum au Sahara occidental.
Privant le peuple sahraoui de ce droit inaliénable, par de manœuvres dilatoires, atermoiements puis un refus obstiné du plan de Paix, notre roi cynique, qui voulait s’ériger en prêcheur de la Paix et à qui un prix éponyme a été fraichement discerné, excelle dans la dérobade et le déni d’existence, après un exercice fastidieux pour parvenir à un consensus là-dessus.
« Notre Ami le Roi », qui se considère comme fervent défenseur de la Paix, daigne regarder le flot de sang des martyres, victimes de son fielleux glaive en territoires sahraouis occupés. Admiration oblige pour le stoïcisme et le courage dont les combattants à main nue dans la dernière colonie en Afrique, ont fait montre face à l’hubris et la fatuité de « Notre Ami le Roi ».Ils ont donné l’exemple à suivre en termes de constance et leur intrépidité sera chantée pour l’éternité.
Il faut reconnaître que l’errance politique de sa majesté, conjugué à l’état l’ivresse lui ont fait avalé la pilule du prix de la Paix, mais une fois orbité et dégrisé, la rectitude et la virtuosité lui feront certainement savoir qu’une autre distinction l’attend : Le prix du Péché.
R.N.