Médias et politiques français, à quelques rares exceptions près, se noient dans de profondes et scandaleuses contradictions. Pour beaucoup d’entre eux, les morts ne sont pas pareils, pas égaux non plus. Les basanés et, les noirs, comme nous, comptent pour du beurre. Quant aux juifs, ils restent vautrés sur un imprenable piédestal.
Leur rente mémorielle place leurs morts, vieux de près d’un siècle, au-dessus de tous les autres. Ils surclassent largement les dizaines de milliers de Palestiniens qui meurent en direct sous nos yeux. Impardonnable pour eux d’être arabes et musulmans à la fois. En voilà un drôle de paradoxe. Le droit de l’entité israélienne est synonyme de celui de coloniser, de massacrer, de terroriser, et d’appliquer comme bon lui semble sa politique d’apartheid comme bon lui semble.
La France officielle, à plat ventre devant cette entité sans doute pire que le IIIe Reich hitlérien, refuse aussi de s’entendre rappeler ses imprescriptibles crimes coloniaux commis en Algérie. Jean-Michel Apathie en a payé le prix. Après lui, Quentin Muller vient de claquer la porte de Marianne.
Il lui est reproché de faire trop d’infos, d’être journaliste, quand il s’agit de la Palestine. Il faut baisser les yeux pudiquement et lâchement quand il s’agit de la Palestine. Même ses posts sur les réseaux sociaux lui ont été reprochés.
En France, ils nagent en plein univers orwelien. Médias et politiques reprochent vivement et fermement à Macron d’avoir envisagé, sous de lointaines et improbables conditions, d’avoir envisagé de reconnaitre un jour l’Etat de Palestine.
Le peu, le très peu, qui en reste du moins. Le criminel de guerre Netanyahu n’en est pas content non plus. En voilà un drôle de paradoxe. Celui de soutenir Macron, l’encourager, et le pousser à aller de plus en plus loin dans son bras de fer avec l’Algérie.
Notre Algérie, notre chère Mahroussa, qui doit en avoir marre de toujours et encore, faire la leçon à la France, lui rappeler certaines règles basiques de la bienséance diplomatique.
Ce n’est pas tant l’interpellation de notre agent diplomatique en France qui pose problème en soi. Même si l’histoire farfelue de l’enlèvement du maitre chanteur Amir Boukhors est tirée par les cheveux, et ne convaincrait même pas des bambins de 4 ans. Non.
La justice française est indépendante. N’est-ce-pas. Elle a guillotiné Zabana et Yveton à raisons… d’Etat. Donc, ce n’est pas cette arrestation qui nous pose problème, mais bel et bien l’étalage de cette fausse affaire, sur la place publique. Ce modus operandi rappelle furieusement le sulfureux Brunot Retailleau, parti au Maroc se refaire un santé au Mamounia. En voilà un drôle de paradoxe. Macron est acclamé, porté aux nues dans son choix d’escalade avec l’Algérie.
Mais, on le blâme, le traite de bambin, n’y comprenant rien à la realpolitik dans son traitement de la question palestinienne. Marianne, qui avait fini par ouvrir les yeux sur la corruption et le chantage marocains, allant jusqu’à y consacrer des dossiers entiers, ainsi qu’au Sahara Occidental, va se recoucher de nouveau.
J’en prends le pari solennel dès à présent. Ne restent que le journal fondé par Jaures, et les médias alternatifs. Voilà bien un ultime paradoxe pour les négationnistes de Frontière, revenus de leur antisémitisme primaire. C’est le droit à la défonce de l’entité israélienne. Et de la France aussik, dès qu’il s’agit de l’Algérie.
Mohamed Abdoun