Il a prétendu vouloir dialoguer avec l’Algérie : Le Maroc manœuvre en coulisses
Alors que dans les faits il essaie de torpiller toutes les initiatives algériennes, notamment en Libye et au Mali, le Maroc dit vouloir engager un dialogue « direct et franc » avec l’Algérie.
Dans un entretien diffusé hier sur Sky News Arabia, une chaîne d’information émiratie, Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires étrangères, a été interrogé sur les relations entre les deux pays voisins depuis l’investiture en décembre dernier d’Abdemadjid Tebboune, président de la République.
Connu pour être incisif à l’égard de l’Algérie, voire comme le plus « algérophobe » des chefs de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita n’a pas versé dans sa surenchère habituelle. Il a préféré ne pas s’attarder sur le sujet, bottant en touche.
Il a cité, dans ce sens, un discours de Mohammed VI datant de 2018 dans lequel il invitait l’Algérie au dialogue. « Je déclare aujourd’hui la disposition du Maroc au dialogue direct et franc avec l’Algérie sœur, afin que soient dépassés les différends conjoncturels et objectifs qui entravent le développement de nos relations », avait lancé le souverain marocain à cette époque.
Bourita a ajouté que les relations de son pays avec l’Espagne et la Mauritanie étaient excellentes. Il a émis le souhait de « les voir s’améliorer » avec l’Algérie sans, toutefois, expliquer comment.
Car, en réalité, le Maroc ne cesse d’être hostile à tout ce qui est algérien. Au mois de mai, le consul de ce pays voisin à Oran a été l’auteur d’un grave dérapage après avoir qualifié l’Algérie « de pays ennemi » devant des ressortissants marocains venus protester contre les difficultés de rentrer chez eux à cause de la pandémie de coronavirus.
Au lieu de condamner ses propos, le département de Bourita a tenté de manœuvrer en contestant, dans un premier temps, l’authenticité de la vidéo largement partagée sur les réseaux sociaux. Il a, par la suite, assuré avoir procédé au rapatriement du consul pour apaiser les tensions.
A cette manœuvre, les autorités algériennes ont répliqué sèchement affirmant avoir exigé le départ de ce diplomate indélicat.
Dans un entretien accordé, fin septembre, à des médias nationaux, le président Tebboune a assuré que l’Algérie n’avait aucun problème avec son voisin marocain. « Le peuple algérien aime le peuple marocain et vice versa », a-t-il tranché.
Et d’ajouter, « Nous n’avons pas de problème avec le Maroc de notre côté. Si du côté marocain on estime qu’il y a un quelconque problème, qu’on nous le dise ».
A cette main tendue, le royaume de Mohammed VI est resté mutique…
Skander Boutaiba