Il a rencontré les directeurs de la CIA et du FBI : Abdellatif Hammouchi « dopé » par ses mensonges
Incroyable ! Surréalistes ! aucun superlatif n’est assez fort pour comparer la double rencontre qu’a pu décrocher aux USA le chef des services de sécurité et de renseignements marocain Abdellatif Hammouchi, avec William Burns, directeur de la CIA (Central Intelligence Agency) et Christopher Wray, directeur du FBI (Federal Bureau of Investigation). Cette double rencontre, qui a sonné aux yeux de la presse makhzenienne comme une reconnaissance et une consécration pour le bourreau attitré et ami intime du roi Mohamed VI, cristallise en fait un mensonge éhonté. Hammouchi, pour aller tout droit à l’essentiel, est cet homme qui a échappé de justesse à une infamante interpellation en France en 2018, alors qu’il effectuait à Paris un séjour privé. Si sa fuite éperdue a permis d’empêcher sa mise en détention, il n’en demeure pas moins qu’il a été à l’origine de la plus grave brouille diplomatique entre Paris et Rabat depuis de fort nombreuse années. La plainte déposée contre lui par Zakaria Moumni, champion de boxe thaï, est parfaitement fondée. Dans son livre intitulé l’homme qui voulait parler au roi », il se montre formel. Il a formellement reconnu Abdellatif Hammouchi lors des intenses séances de tortures que les services marocains lui avaient fait subir durant sa détention. Il a tout récemment obtenu l’asile politique au Canada depuis la France, ce qui est rarissime et suppose que sa vie est bel et bien mise en danger en France-même. Hammouchi, qui a les mains tâchées de sang, et qui compte à son actif des centaines de victimes sahraouies et marocaines, a bâti sa réputation sur de vils et intolérables mensonges. Il a en effet réussi à convaincre les services de sécurité et de renseignements marocains qu’il serait un as de la lutte antiterroriste. Or, les suspects qu’il interpelle à l’emporte-pièce, nous expliquent des sources qui suivent de près ses sordides faits d’armes, passent aux aveux sous la torture. Et c’est ainsi qu’il réussit à étoffer son tableau de chasse. Et à se faire admettre dans le saint des saints, aux bureaux des responsables de la CIA et du FBI. Wahiba Kherchiche, ancienne officier supérieure de la DGSN marocaine, qu’il dirige depuis de fort nombreuses années, l’accuse directement de nombreux crimes, de corruption, de tortures et de chantage sexuel. Ses sbires, assurés de leur impunité, étaient allés jusqu’à la menacer d’assassiner ses enfants avant qu’elle ne trouve refuge aux USA. Ce n’est pas tout. Hammouchi trompe également dans le trafic de drogue et le financement du terrorisme. Ce sont en effet ses services qui se trouvent derrière la création et les activités criminelles du MUJAO (mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest). Cette implication que nous a confirmée Abdelkader Taleb Omar, ambassadeur de la RASD (république arabe sahraouie et démocratique), relève carrément du secret de Polichinelle. Bref, la double audience dont a bénéficié ce sulfureux individu aux USA doit certainement répondre à d’autres considérations que la nécessaire lutte contre le terrorisme et le crime organisé. Ce n’est en effet pas pour rien que Washington vient de mettre en garde contre d’imminents attentats majeurs à Bamako. L’efficace aide russe aux FAMA (forces armées maliennes), irrite au plus haut point la Maison Blanche. Joe Biden semble dès lors miser sur Rabat pour affaiblir l’axe Moscou-Bamako. Or, le fait de bâtir cette stratégie sur de fieffé mensonges la voue inexorablement à l’échec.
Mehdi Ghayeb