Il avait promis à Obama d’arrêter de persécuter les militants sahraouis : Quand Mohamed VI avait trahi sa parole donnée au président américain…
Tout a commencé, présumons-nous, en 2014 lorsque des policiers français avaient un jour frappé à la porte de la résidence particulière de l’ambassadeur marocain en France. Ils cherchaient à prendre la déposition de l’un des hommes les plus puissants et le plus proches du roi Mohamed VI, Abdellatif Hammouchi, chef des services de police et de renseignement du royaume chérifien, qui effectuait un séjour privé en Hexagone. Il est accusé de torture avérée à l’endroit d’un citoyen sahraoui et d’un sujet marocain, Zakaria Moumni en l’occurrence Si Hammouchi s’était enfui avant que le juge n’ai pu délivrer un mandat contre Hammouchi, le Maroc en avait pris ombrage, et avait officiellement décidé de rompre toute coopération sécuritaire avec Paris. Courroucés face à l’inélégance de la réplique marocaine, la réplique semble être venue sous la forme de milliers de documents confidentiels, particulièrement compromettants pour le Maroc. Le hacker à l’origine de ces fuites massives de documents se présentait sous le pseudonyme Chris Coleman. On découvrait dans ces monceaux de documents et de révélations une somme impressionnantes de sordides affaires de trafic d’influence et de corruption de diplomates agréés auprès des Nations-Unies. Omar Hilal, l’ambassadeur marocain auprès de l’ONU, qui s’est souvent distingué par ses attaques virulentes à l’adresse de l’Algérie et du front Polisario, s’y distingue aussi par une lettre d’intercession en faveur de sa fille, adressée au ministre PJD des Affaires Etrangères de l’époque, Salaheddine Mezouar, ce qui relève du trafic d’influence pur et simple. Les soupçons ont fini par tomber sur une femme officier de la DGSE française, une lieutenant-colonel surnommée la « lionne » par ses collègues, qui occupait à l’époque le poste de deuxième secrétaire à l’ambassade hexagonale basée au Maroc. Comme Hammouchi, elle a fini elle aussi par déguerpir sans demander son reste. Ces menus rappels pour introduire un sujet important qui semble avoir échappé aux médias, « gavés » de documents, et ne trouvant pas le temps et les moyens nécessaires pour les exploiter comme il se doit. Ici, on va se focaliser sur les documents confidentiels exfiltrés rendant compte de la rencontre qui avait eu lieu entre Mohamed VI et Barak Obama, alors président des USA. Obama a dit à son invité qu’il renonçait à son droit de demander, au Conseil de sécurité, une modification du mandat de la Minurso, le contingent de l’ONU déployé au Sahara occidental, afin qu’il soit compétent en matière de droits de l’homme. En contrepartie, le monarque s’est engagé à établir un programme de visites au Sahara du Haut Commissaire aux droits de l’homme, à mettre fin aux procès de civils par les tribunaux militaires et à légaliser les associations indépendantistes sahraouies. Il n’a tenu aucune de ses promesses. Ces courts rappels historiques du passé sulfureux de Mohamed VI visent surtout à souligner avec force que son séjour privé en France dont nous avons fait état depuis quelques jours n’est certainement pas innocent. Un traitre congénital frappe en effet systématiquement là où on l’attend le moins…
Ali Oussi