Dans un contexte académique il convient de souligner la lacune persistante en matière de reconnaissance des droits culturels au sein des discours et références universitaires, malgré leur impact significatif sur la société.
Cette négligence reflète un déséquilibre dans la compréhension des droits de l’homme et la raison pour laquelle les droits culturels sont souvent occultés par les autres catégories à savoir les droits civils, politiques, sociaux et économiques.
Les droits culturels ne doivent pas être
uniquement considérés comme un droit à la jouissance de produits culturels,
mais doivent être pensés en terme de droits de l’homme, dans la mesure où ils
s’enracinent dans la définition de l’identité culturelle de l’individu, qui est elle-
même partie intégrante de la dignité humaine.
Les droits culturels visent à reconnaître à chacun sa liberté de vivre son identité culturelle définit comme « l’ensemble des références culturelles par lesquelles une personne, seule ou en commun, se définit, se constitue, communique et entend être reconnue dans sa dignité » ( Déclarationde Fribourg 2007).
Les Droits culturels sont ainsi indispensables pour la paix dans la société notamment dans les sociétés multiculturelles et doivent constituer un ciment de réconciliation et de fraternité entre les sociétés qui partagent les mêmes croyances, les mêmes traditions et la même mémoire historiques.
Bien que les origines des crises et des guerres dans le monde sont complexes et multifactorielles, il convient de souligner que la violations et la non-reconaissance des droits culturels peuvent également déclencher des conflits et des divergences ethniques,religieuses et culturelles , il suffit de se rappeler de la guerre dans l’ancienne Yougoslavie, l’affrontement entre trois univers culturels : l’Occident ( anciennement l’empire des Habsbourg), le monde Salve ( l’influence de l’empire des Tsars) et le monde Musulman( anciennement l’empire Ottoman), le génocide du Rwanda de 1994 qui a été déclenché par des tentions historiques entre les groupes ethniques Hutu et Tutsi resultant un massacre épouvantable, la guerre du Darfour au Soudan a été lui aussi caractérisé par des violences d’origine ethnique et religieuses entre les groupes arabes et groupes non arabes, les conflits ethniques entre le gouvernement Birman et divers groupes ethnique notamment les Rouhingyas,
ou l’interminable conflit du moyen orient ( l’occupation de l’entité sioniste sur les territoires Palestiniens), ce conflit est profondément enraciné dans les différences ethniques, religieuses et territoriales notamment en ce qui concerne la revendication de la terre et lieux saints.
Il est plus que nécessaire d’intégrer cette catégorie des droits de l’homme dans les discours politiques contemporains, en soulignant ainsi son rôle crucial dans la préservation de la paix et la stabilité nationale et internationale et la prévention des conflits culturels qui pourraient émerger dans le paysage géopolitique mondial.
Meryem Litim
Écrivaine et militante des droits de l’homme et du droit international humanitaire.