Il dit souhaiter une « relation spéciale » avec Téhéran : Le virage diplomatique de MBS
Le prince héritier saoudien désormais lâché par Washington, a adopté un ton conciliant envers l’Iran, après des informations selon lesquelles des pourparlers secrets se sont tenus entre Riyad et Téhéran. Les deux pays avaient rompu leurs relations il y a plus de cinq ans.
«L’Iran est un pays voisin et tout ce que nous souhaitons c’est [d’avoir] une bonne et spéciale relation avec l’Iran», a déclaré le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane, dans une interview diffusée le soir du 27 avril sur la chaîne d’information Al Arabiya.
«Nous ne voulons pas des difficultés pour l’Iran. Au contraire, nous voulons une croissance de l’Iran […] et conduire la région et le monde vers la prospérité», a-t-il encore affirmé, selon des propos cités par l’AFP. Des propos qui contrastent avec le ton employé par le prince héritier lors de précédentes interviews dans lesquelles il accusait Téhéran d’alimenter l’insécurité régionale.
Ce membre de la famille royale saoudienne a tout de même ajouté, dans son interview du 27 avril, que Ryad travaillait avec des partenaires régionaux et internationaux afin de trouver des solutions au «comportement négatif» de l’Iran.
L’Iran et l’Arabie saoudite, grands rivaux dans la région moyen-orientale, avaient rompu leurs relations diplomatiques il y a plus de cinq ans, mais des pourparlers, facilités par le Premier ministre irakien Moustafa al-Kadhemi, se sont récemment tenus à Bagdad, selon des révélations du Financial Times.
Une information confirmée par un responsable gouvernemental irakien auprès de l’AFP : selon cette source, une délégation saoudienne emmenée par le chef du renseignement Khalid ben Ali al-Humaidan et une délégation iranienne, avec à sa tête des responsables mandatés par le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale Ali Chamkhani, se sont vues à Bagdad début avril. L’Arabie saoudite a officiellement démenti ces discussions. Les autorités iraniennes, de leur côté, n’ont pas commenté, se contentant de dire avoir «toujours salué» la tenue d’un dialogue avec Riyad. Toujours est-il qu’il n’y a jamais eu de fumée sans feu. Surtout pas en diplomatie.
R.I.