Afin de regarder le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide, avec Zemmour, et concernant l’histoire criminelle coloniale de la France, les choses ont le mérite d’être parfaitement claires. Cela change des propos sirupeux mais mensongers de la plupart des dirigeants français, à commencer par Macron, qui ne vous mettent en confiance que dans l’objectif inavoué de mieux vous poignarder dans le dos. Avec Zemmour donc, le combat se fera pied à pied, sans hypocrisie, fausses concessions et gain de temps. Éric Zemmour a dit lundi vouloir parler « entre hommes » avec les dirigeants algériens, écartant toute « repentance » de la France et annonçant qu’il supprimerait, s’il était élu, l’accord de 1968 facilitant le travail et le séjour des immigrés algériens. « C’est notre faiblesse qui rend les dirigeants algériens arrogants, mais ils respecteront des gens qui se respectent », a lancé Éric Zemmour, lui-même d’origine algérienne, devant l’Association de la presse étrangère (APE). « Ils comprendront ce que je leur dirai, qu’il n’y a aucune culpabilité française », a-t-il poursuivi, alors que les relations entre Paris et son ancienne colonie ont toujours été complexes et turbulentes, notamment sur les questions mémorielles. Zemmour, qui tente de dédouaner les crimes coloniaux de la France, se cache derrière le fait que celle-ci n’a été ni la première ni la seule. Sic ! Ce discours, situé à la limite de la caricature, justifie en 2022 des crimes coloniaux, racistes, des génocides, uniquement parce qu’ils n’auraient pas été isolés. Quant l’accord de 1968, force est de relever qu’il n’est pratiquement plus appliqué. L’Algérie, revenue en force sur le plan diplomatique en attendant le volet économique, est tenu de négocier un bien meilleur accord. Quant à cette histoire de visas, qui ne profitent certainement pas à l’Algérien lambda, le mieux est de cesser d’en quémander.
Kamel Zaidi