Il évoque le Sahara Occidental dans son discours à l’ONU : Sanchez renoue avec la légalité internationale
Après s’être égaré, le chef du gouvernement espagnol retrouve sa voie. Pedro Sanchez qui avait soutenu, dans une lettre adressée au roi Mohammed VI, « le plan marocain d’autonomie au Sahara occidental », fait son retour vers la légalité internationale.
Dans son discours, jeudi soir, à New York où se déroulent les travaux de la 77ème AG de l’ONU, Sanchez affirme que l’Espagne soutient « une solution politique mutuellement acceptée» dans le conflit Sahara occidental qui s’inscrit « dans le cadre de la Charte des Nations Unis et des résolutions du Conseil de sécurité ».
Le chef de l’Exécutif espagnol a réitéré «l’appui total» de son pays aux efforts de l’envoyé personnel du SG de l’ONU, Steffan de Mistura, pour la relance du processus des négociations entre les parties.
« Nous soutenons pleinement le travail de l’envoyé spécial du secrétaire de l’ONU, travail que nous jugeons absolument crucial », a dit Sanchez avant d’ajouter que « l’Espagne continuera également à soutenir la population sahraouie dans les camps de réfugiés comme elle l’a toujours fait, en tant que principal donateur international d’aide humanitaire dans ce contexte.»
Et à bien voir, la nouvelle position de Pedro Sanchez n’est pas une nouvelle volte-face mais un rééquilibrage que le chef du gouvernement espagnol, tente de faire, comme dernière et spectaculaire tentative pour retrouver langue avec Alger.
Il faut bien voir que Pedro Sanchez n’a point évoqué le droit des Sahraouie à l’autodétermination ni la possible solution de la tenue d’un référendum.
C’est dire que le chef du gouvernement espagnol reste pris dans l’étau de cette crise entre le chantage du Maghzen, la colère d’Alger et les pressions qu’il subies dans son pays par le parlement, les opérateurs économique et son peuple. Il essaye donc de trouver une solution médiane qui ne donnera satisfaction pleine à aucune partie mais apaisera les colères.
Pour rappel, le revirement surprise de Pedro Sanchez sur la question Sahraouie, il y a plus de six mois, avait suscité une réaction ferme d’Alger qui avait rappelé son ambassadeur et annoncé le gel du traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération.
L’Algérie avait motivé sa décision par le fait que le gouvernement espagnol a adopté une attitude qui « s’inscrit en violation de la légalité internationale que lui impose son statut de puissance administrante et aux efforts des Nations unies et du nouvel envoyé personnel du secrétaire général, et contribue directement à la dégradation de la situation au Sahara occidental et dans la région ». Avec ce rééquilibrage de Sanchez sur la question sahraouie, l’Algérie va-t-elle décider de revoir sa position ?
H.Y.