Il fut l’un des soutiens de la cause algérienne : Médaille des amis de la Révolution algérienne décernée à Enrico Mattei
L’Algérie a toujours été reconnaissante envers ceux et celles ayant bravé l’interdit en apportant leur soutien à la Révolution algérienne.
Parmi ces personnalités, Enrico Mattei, l’ancien Président de la société italienne des hydrocarbures « ENI », dont la « médaille des amis de la Révolution algérienne » lui a été décernée à titre posthume, en vertu d’un décret présidentiel publié au dernier Journal officiel.
Enrico Mattei, ancien directeur de l`Entreprise publique italienne des hydrocarbures (ENI) a substantiellement contribué à la stratégie de la délégation algérienne, sur le volet des hydrocarbures, aux négociations d’Evian.
Le Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA) avait fait appel à cette personnalité italienne connue pour ses positions anticoloniales, afin d’apporter son concours à la manière de mener les négociations s’agissant du dossier pétrolier.
Comme nous l’écrivions sur ce même espace en juillet 2020, Enrico Mattei, mort dans un accident d’avion suspect, le 27 octobre 1962, soit trois mois après l’indépendance de l’Algérie, était un grand ami de la Révolution algérienne contre le colonialisme français, depuis son déclenchement en 1954, jusqu’à son aboutissement triomphal, sept années et demi plus tard.
A l’instar de beaucoup d’européens qui avaient soutenu la longue et difficile lutte du peuple algérien pour l’indépendance de son pays, Enrico Mattei, cet ancien résistant au fascisme et nazisme, politicien de gauche et dirigeant d’entreprise italien, né le 29 avril 1906 à Acqualagna, une petite commune de la région des Marches, en Italie centrale, issu d’une famille modeste, consacre sa vie au soutien des causes justes, et si son nom est célèbre, sa vision et son apport à l’Algérie en guerre, sont méconnus de la grande majorité des Algériens de la génération indépendance.
Les autorités algériennes en reconnaissance au combat de cet homme pour l’indépendance nationale ont baptisé de son nom, le gazoduc reliant l’Algérie à l’Italie, créé en 1977, le fameux Transmed Enrico Mattei.
En 2010, un colloque organisé par ENI et l’Algérie a été consacré au parcours de cet homme illustre, qui avait permis à des acteurs de la Révolution qui l’avaient connu mais aussi à de proches collaborateurs, de témoigner sur ce parcours hors du commun.
Les acteurs de la Révolution algérienne qui ont connu et côtoyé le premier patron d’ENI, Enrico Mattei, relèvent que l’homme manifestait de l’hostilité envers les groupes et autres pays qui exploitaient à leur seul profit, les ressources nationales d’un pays, notamment les pays d’Afrique, riches en matières premières.
Mattei abhorrait les mégapoles occidentales de l’industrie pétrolière qui couraient et courent encore aujourd’hui, derrière le super profit au détriment des peuples, exploitant sans vergogne, avec la complicité des dirigeants locaux, leurs richesses nationales et les maintenant dans la pauvreté et le sous-développements.
« Enrico Mattei était une personnalité éminente ayant jeté les bases d’un chapitre essentiel dans les relations entre l’Italie et l’Algérie », affirmai en juillet dernier, l’ambassadeur d’Italie en Algérie, Giovanni Pugliese.
Dj. Am