Il rejoint le maquis en 1956 : Ahmed Hallouz, le rebelle de Tiaret
Il y a des noms dont on se souviendra à jamais. Gravés dans la mémoire collective, ils ont façonné notre passé, pour que notre présent et avenir soient meilleurs. Pour que vive l’Algérie libre indépendante. C’est le cas notamment de Ahmed Hallouz.
Né le 25 Janvier 1925 à Tiaret, cet ancien Scout puis PPA-MTLD et ancien de l’OS (organisation spéciale paramilitaire, chargée de préparer l’insurrection armée) ou après son démantèlement, écopa d’une peine de deux années de Prison et deux ans d’interdiction de séjour lors du procès qui s’est tenu du 02 février au 06 mars 1951.
Après le déclenchement de la révolution, il hébergea des blessés de la Wilaya 4 limitrophe et fut parmi ceux, à Tiaret, qui eurent à choisir entre les docteurs Damerdji Youssef et M’Hamed Bensouna pour les soigner. Youssef Damerdji « Hakim » sera choisi.
La ferme du Moudjahed Belarbi Mohamed dit Hadj Benmessaouda dans la région de Tiaret fut mise à sa disposition pour soigner les soldats de l’ALN.
En 1956, Damerdji abandonna son cabinet médical, sa vie civile, sa femme et ses deux filles pour rejoindre le maquis en Zone 6 (Mascara-Saida) Wilaya 5 et se mettre au service des nationalistes jusqu’à sa mort le 19 aout 1958 au djebel Tafrent-Saida.
SI Ahmed Hallouz rejoint les rangs de l’ALN, en Zone 6 et devint Chef de la Région 3 (Hassasnas-Saida) lorsqu’en compagnie du Lieutenant Medjdoub Zakaria et de la Katiba 3 une embuscade est dressée aux forces Françaises du Secteur Opérationnel de Saïda qui ratissaient pour les retrouver le 09 Mars 1958 à Oued el Kifeh du nom d’un Chahid, en réalité oued Tiffrit et ses gorges célèbres.
L’embuscade fut un succès, des pertes importantes de soldats Français dont le Capitaine Sensfelder Chef de Compagnie au 1/8 R.I.M, avec emport d’armes individuelles et automatiques, munitions et radio de transmission.
La Katiba eut à déplorer trois morts et l’officier Hallouz fut blessé grièvement et arrêté par les hommes du 1/8 R.I.M.
Un infirmier du nom de Célestin Ringeard, qui deviendra plus tard aumônier de la prison civile de Saïda, avec un autre infirmier ami, avait demandé à ses supérieurs que Si Ahmed Hallouz grièvement blessé soit hébergé à l’infirmerie de la Compagnie plutôt qu’en prison, ce qui, en fait, sauva la vie de l’officier soustrait à une vengeance certaine devant l’ampleur des dégâts.
Il sera par la suite incarcéré à la prison civile d’Oran ou il sera membre du Comité Directeur (F.L.N) de la Prison avec Hamdani Adda « Si Othmane » Chef de Région en Zone 7 Tiaret né le 26 Avril 1926 à Tiaret, Mohamed Dib responsable de l’organisation urbaine du FLN à Tlemcen et Aoued Bendjebbar « Si Sabri » né le 1er Février 1927 à Saïda, responsable du Secteur autonome d’Oran.
Hamdani Adda et Aoued Bendjebbar seront extraits le 13 Janvier 1962 de la Prison par un commando O.A.S de six hommes en tenue de gendarmes munis de documents officiels du parquet d’Oran avec deux autres Guerrab Houari né lé 14 Novembre 1930 à Oran et FRIH Ahmed né en 1906 à ZAHANA qui seront brulés vifs dans la forêt de Canastel.
Si Ahmed Hallouz sera relâché le 20 Avril 1962 et regagnera Tiaret sa ville natale.
Refusant de cautionner le coup d’État, Il démissionne du parti FLN qu’il coiffait le 19 Juin 1965. Il décédera le 16 Septembre 2000.
Publication Yacine Hallouz