Immigration clandestine et naissances en Algérie : danger en la demeure
L’article 7 du code de la Nationalité Algérienne, modifié par l’ordonnance 05-01 du 27 février 2005 (JO n°15-Page 14) stipule que « est de nationalité algérienne 1er) l’enfant né en Algérie de parents inconnus, l’enfant né en Algérie de père inconnu et d’une mère dont seul le nom figure sur son acte de naissance, sans autre mention pouvant prouver sa nationalité ».
Il faut dire que la majorité des codes de nationalités des pays du monde accordent leur nationalité à l’enfant né sur leur territoire ou sur un de leurs moyens de transport aérien, ferroviaire, maritime ou terrestre. Du point de vue humanitaire, personne ne peut contester, blâmer ou trouver à y redire sur cette disposition législative.
Pourtant, en Algérie, nous sommes en train de vivre une situation exceptionnelle qui devrait amener nos législateurs ou, à défaut, nos politiques à se poser des questions et à prendre des décisions destinées à préserver les intérêts de l’Algérie.
En effet, nul n’ignore le phénomène actuel de l’immigration clandestine à partir de nombreux pays du sahel, une immigration qui est encore ‘acceptée’ par les autorités algériennes car elle est d’ordre humanitaire avant tout et l’Algérien est réputé pour son humanisme.
Les migrants subsahariens fuient un véritable génocide dans leurs pays respectifs, en plus d’une misère endémique et d’une d’esclavagisme dans le sens le plus profond du terme. Ils sont venus il y a quelques années en Algérie pour tenter un passage vers l’Europe, considérée comme l’Eldorado à atteindre, beaucoup mouraient au cours de la traversée du Sahara, les plus chanceux mouraient lors de la traversée de la Méditerranée et le reste, une minorité arrivait sur les côtes européennes ou restent en Algérie.
Facilement reconnaissables et vivant dans une précarité misérable, ils étaient refoulés vers leurs pays d’origine quand ils n’étaient pas arrêtés pour des délits divers et mis en prison, peut-être la meilleure chose qui pouvait leur arriver, aussi malheureux que cela puisse être.
Durant ces années, il y avait très peu de femmes qui tentaient l’aventure et nous voyions surtout des jeunes hommes dans la force de l’âge, la plupart essayant de gagner quelques sous pour les envoyer aux leurs afin de les aider à survivre.
Il y a maintenant quelques cinq ou six années, de plus en plus de femmes arrivaient en Algérie, en traversant le Sahara du Sud au Nord, avec tous les dangers qui les guettent, des femmes accompagnées d’enfants en bas-âge, quelques hommes adultes qui les accompagnent et tous ont alors commencé à envahir les villes, vivant de mendicité essentiellement.
L’Algérien a toujours été sensible à la misère de ses semblables et ces immigrés mangeaient à leur faim grâce aux multiples dons qu’ils reçoivent même des pauvres de nos concitoyens.
Au début, ils formaient de petits groupes d’une dizaine de personnes des deux sexes, avec quelques enfants, et passaient leurs journées sur les routes, dans les marchés, là où ils espéraient recueillir les aumônes dont ils n’étaient d’ailleurs pas privés, certains amassant de belles sommes chaque jour.
Comme ils étaient de plus en plus nombreux, leurs groupes ont grandi et ils se sont dirigés vers les périphéries des villes et des villages, sous les ponts, dans des clairières ou des terrains vagues où ils passaient (et passent toujours) la nuit à la belle étoile, sous la pluie, le froid et tous les risques y afférents.
De temps en temps, les autorités les refoulaient vers les frontières à bord de bus affrétés par les collectivités locales, ce qui constituaient quand même une dépense supplémentaire en temps de disette économique.
Ces dernières années, une nouvelle tendance est remarquée : ce sont presqu’exclusivement de jeunes femmes et des fillettes, accompagnées d’une ribambelle d’enfants en bas-âge qui ont envahi les villes et villages algériens, en petits groupes, accompagné d’un ou de deux hommes seulement, qui se tiennent à distance, juste pour veiller sur elles quand elles mendient sur les routes, devant les mosquées, dans les marchés et aux portes des magasins.
Seulement, au vu de leurs jeunesses, nous pouvons remarquer qu’un très grand nombre d’entre elles sont enceintes, c’est-à-dire qu’elles vont donner naissance à des enfants en territoire algérien, des enfants qui, selon la loi, auront la nationalité algérienne. Nombre d’entre elles aussi sont prises en charge par la protection civile et les services de santé lors de l’accouchement et même celles qui accouchent dehors, elles bénéficient d’une couverture sanitaire garantie par les services sociaux et de santé algériens.
Déjà, la première question qui vient à l’esprit, comment ont fait ces milliers (ou ces millions) de jeunes femmes pour passer la frontière et arriver jusqu’aux villes du Nord ? Et ces enfants, âgés entre un et dix ans qui les accompagnent, comment ont-ils pu arriver jusque-là ? Sont-ils nés en Algérie ou ailleurs ?
Et, bien sûr, l’autre question a trait à leur nombre réel : combien sont-ils, ces femmes en âge de procréer qui tombent enceintes en Algérie et qui y accouchent ? Combien sont-ils ces enfants qui s’accrochent aux portières de nos voitures pour nous demander une pièce de monnaie que beaucoup ne leur refusent pas ?
Sans des statistiques réelles, personnes ne peut répondre, mais nous pouvons les estimer à plusieurs millions car nous les trouvons sur l’ensemble du territoire national, dans toutes les villes, dans tous les villages. Combien sont-ils nés en Algérie et sont donc des algériens comme nous ?
Comment l’Etat va-t-il leur assurer leurs droits légitimes en leur qualité de citoyens algériens ?
D’autres questions que nous n’osons même pas poser viennent à l’esprit de chacun d’entre nous, alors, ou est la solution ?
Tahar Mansour