Imposantes manifs contre le coup d’Etat au Soudan : Deux morts par armes à feu
Deux manifestants soudanais opposés au coup militaire ont été tués, aujourd’hui samedi, dans la localité bien connue des Algériens d’Omdurman, au nord-ouest de Khartoum, “par les milices du conseil militaire, selon ce qu’a annoncé le Comité central des médecins du Soudan. Le comité a ajouté que les manifestants participaient avec des dizaines de milliers de Soudanais à des manifestations contre le coup d’État du commandant de l’armée Abdel Fattah Al-Burhan contre ses partenaires civils dans les institutions politiques de transition. L’un d’eux a reçu une balle dans la tête et l’autre dans l’abdomen, selon le comité. Le comité a ajouté: “Après cela, deux martyrs se sont levés comme nous l’avons mentionné précédemment, et il y a un certain nombre de blessés.” Il a a poursuivi: “La révolution est une extension radicale, et sa surveillance est continue, et un criminel n’échappera pas inévitablement à sa prochaine punition.” Des centaines de milliers de Soudanais se sont rassemblés dans les rues du pays, depuis samedi après-midi, pour exiger un gouvernement civil et le renversement du régime militaire, six jours après le coup d’État d’Al-Burhan contre ses partenaires civils pour bloquer la voie à la phase de transition qui était censée permettre au Soudan de passer à la démocratie en 2023 après 30 ans de règne du président déchu, Omar al-Bashir. Malgré la répression sanglante des manifestations ces derniers jours, des manifestants dans tous les quartiers de la capitale soudanaise scandaient : « Le civil est notre choix ». Ils ont répété bon nombre des slogans de leur soulèvement qui a renversé el-Béchir en avril 2019, tels que « liberté, paix, justice » et « révolutionnaires, libres et nous continuerons le voyage », tandis que certains d’entre eux montraient des photos des licenciés. Le Premier ministre soudanais, Abdullah Hamdok, qui a été placé en résidence surveillée dans sa maison de Khartoum. Le monde regarde la réaction des soldats à ces manifestations, que les organisateurs promettaient d’être “millionnaires”. Des voix se sont élevées à la veille des manifestations, avertissant les autorités militaires de ne pas recourir à la violence contre les manifestants. Des témoins et correspondants de l’Agence France-Presse ont indiqué que les manifestations ont commencé dans l’après-midi dans la banlieue d’Omdurman, au nord-ouest de Khartoum, et se sont rapidement propagées à tous les quartiers de Khartoum. “Nous voulons un régime civil, et cette fois nous n’accepterons pas le partage du pouvoir avec l’armée. Il devrait être à 100 pour cent civil”, a déclaré Haitham al-Tayeb, un manifestant dans le sud de Khartoum. L’activiste pour la démocratie, Tahani Abbas, a souligné que “les militaires ne nous gouverneront pas, c’est notre message”, soulignant que cette manifestation “d’un million” n’est “qu’un premier pas”.
R.I.