Un tournant historique. La première voiture Fiat « Made in Algéria » devrait sortir de l’usine d’Oran dès le mois de décembre prochain. Un engagement du ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, devant les députés de l’Assemblée populaire nationale.
L’usine, basée dans la zone industrielle Tafraoui à Oran, produira 60 000 véhicules en 2023 et atteindra 90 000 unités l’année suivante, selon le cahier des charges.
L’entrée en production de l’usine Fiat marquera une étape importante dans la mise en place d’un véritable tissu industriel, d’une importance capitale pour asseoir une véritable industrie automobile et atteindre les taux d’intégration escomptés.
Un pas de géant dans l’industrie automobile en Algérie. La mise en place de l’usine d’Oran témoigne de l’engagement du gouvernement à développer le secteur automobile local et à encourager la production nationale.
Elle viendra également conforter les choix politiques du gouvernement pour faire émerger une véritable industrie automobile en Algérie. Une initiative en droite ligne avec la politique de l’État visant à réduire les importations de véhicules et à stimuler l’économie nationale.
D’autant que l’Algérie œuvre à la création d’une véritable industrie nationale de l’automobile et au développement de cette filière à travers de véritables projets industriels.
Un marché en pleine effervescence
Outre Fiat, plusieurs autres projets de production automobile locale ont reçu l’approbation du ministère.
L’entrée de ces projets en phase de production en 2024, en sus du début de l’activité des concessionnaires automobiles, le marché algérien connaîtra une augmentation de l’offre à même d’atténuer la pression sur la demande.
Le nombre de concessionnaires ayant obtenu l’agrément pour exercer l’activité d’importation de véhicules neufs a atteint 27, dont 24 ont obtenu une autorisation réglementaire d’importation. En somme, un marché en pleine effervescence avec l’arrivée d’autres constructeurs étrangers.
En effet, le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, a révélé, septembre dernier, que des agréments ont été accordés à JAC et OPEL pour importer et fabriquer des voitures en Algérie, soulignant qu’aucun crédit ne sera accordé aux concessionnaires pour importer des voitures sans implanter des usines en Algérie pour les fabriquer localement.
Dans une déclaration, le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni, a révélé que la Chine a donné à l’Algérie son accord pour la construction prochaine d’une unité de montage ou de construction de véhicules électriques ou fonctionnant au moteur à combustion interne.
Tandis que le premier constructeur russe, AvtoVAZ, a exprimé sa volonté de s’implanter en Algérie. Une revitalisation du marché algérien que le géant japonais Nissan compte mettre à profit en scellant un partenariat stratégique avec le groupe Hasnaoui en vue d’établir une usine de production sur le sol algérien.
L’usine de production, selon certaines indiscrétions, devrait débuter dans les prochains mois, et sera probablement installée à Oran. Une liste à laquelle devrait se joindre les deux marques de voitures sud- coréennes, Hyundai et Kia.
C’est ce qui ressort d’une récente déclaration, faite par l’ambassadeur de la République de Corée du Sud en Algérie, Yu Ki-Jun, ayant évoqué la possibilité de renforcer les partenariats commerciaux avec l’Algérie, en mettant particulièrement en lumière les marques Hyundai et Kia parmi les concessionnaires sud-coréens.
Intégration et sous-traitance
Toute industrie automobile, de par le monde, repose sur une industrie de sous-traitance performante. Toute sous-traitance est tributaire d’une bonne formation.
Dans cet ordre d’idées, un accord de partenariat a été signé, hier à Alger, entre le ministère de la Formation et de l’Enseignement professionnels et le Groupe Stellantis-Fiat.
L’objectif est de définir des programmes de formation aux métiers relatifs à l’industrie automobile et de contribuer à la mise en place d’une filière de formation dans l’industrie automobile en Algérie.
Cette stratégie devrait permettre la relance de l’activité de la sous-traitance en Algérie. Une filière appelée à connaître un essor significatif avec le lancement des projets de construction automobile, dans le cadre des partenariats avec des constructeurs étrangers. D’autant que le cahier des charges fixe des taux d’intégration de 40 % d’ici à cinq ans.
D’ailleurs, un accompagnement spécial sera accordé pour les sous-traitants locaux afin d’intégrer leurs productions et intrants dans l’industrie d’automobile.
En clair, le gouvernement est déterminé à asseoir une véritable industrie dont les retombées positives de ce secteur notamment en matière de création d’emplois et de réduction des coûts d’importation ne sont plus à énumérer. Le moment est venu de mettre le contact.
Salim Farouk