Industrie pharmaceutique : les producteurs lésés par l’exemption de la TVA et des droits de douanes
Depuis l’apparition de la pandémie de covid19, l’Algérie multiplie les actions pour améliorer la prise en charge des citoyens contre ce mal mortel, que ce soit dans le cadre de la prévention ou dans celui du traitement. Pivot central de cette lutte sans merci contre la maladie, l’industrie pharmaceutique a bénéficié de plusieurs décisions tendant à accompagner les industriels de ce secteur à participer pleinement à cette véritable guerre, en mettant sur le marché des produits fiables à des prix compétitifs.
Dans ce cadre, le décret exécutif n°20-109 du 5 mai 2020, promulgué par le premier ministre suite aux instructions du président de la république, relatif aux mesures exceptionnelles destinées à la facilitation de l’approvisionnement du marché national en dispositifs médicaux et en équipements de détection en riposte à la pandémie du covid19 a fait bénéficier les importateurs de ces dispositifs et équipements d’une exemption de la TVA et des droits de douanes. Cette mesure est de nature à permettre un approvisionnement régulier et suffisant de ces produits tout en réduisant les prix de manière significative.
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Mais il est apparu par la suite qu’une partie de ces produits n’a pas été prise en compte par les services douaniers qui refusent d’exempter la matière première des droits de douanes et de TVA en arguant que celle-ci n’est pas comprise dans la liste établie qui ne concernerait, selon les services concernés, que les produits finis.
Certains industriels nous ont contactés pour affirmer que d’importantes quantités de matières premières se trouvent en souffrance au niveau des frontières depuis près d’un mois à cause de la non-application de cette mesure.
« Nous avons importé la matière première pour fabriquer des produits locaux entrant dans le cadre de la lutte contre la covid19 qui couteront 900 DA l’unité alors que les mêmes produits sont importés en produits finis et exonérés des droits et taxes pour couter aux patients algériens 3200 DA. Par contre, ceux qui produisent localement sont obligés de payer les droits et taxes et vendent le même produit trois fois moins cher, faisant gagner en même temps le citoyen et l’Etat », nous ont-ils expliqué.
Nous apprenons aussi que le ministère de l’industrie pharmaceutique a fait une demande en ce sens, tout comme les industriels qui ont adressé des requêtes à toutes les instances concernées mais, en vain. C’est, en effet, une situation anachronique qui lèse l’Etat et les citoyens, au moment où le moindre centime ne doit être dépensé qu’à bon escient et où la production locale a fait ses preuves justement pendant cette pandémie, quand toutes les frontières étaient fermées et que chaque pays gardait sa production pour sa propre population.
Enfin, les producteurs pharmaceutiques en appellent aux pouvoirs publics, particulièrement au premier ministre, afin de corriger cette incompréhension du texte afin d’inclure la matière première qui entre justement dans la fabrication de ces produits nécessaires à la lutte contre la pandémie de covid19.
Tahar Mansour
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