Industrie pharmaceutique : s’imposer comme acteur de croissance de premier plan
Les mutations actuelles opérées dans le secteur de l’industrie pharmaceutique, notamment par la création d’un ministère à part entière, sont parties pour propulser la production nationale vers son orbite réelle.
Le département œuvrait, en effet, à répondre aux besoins des citoyens en médicaments «sûrs, efficaces et de qualité », selon le premier responsable du secteur, Abderrahmane Lotfi Benbahmed.
A travers la création d’un ministère dédié à l’industrie pharmaceutique, l’État entend remettre de l’ordre dans un secteur hautement stratégique, sujet à tous les errements, parmi lesquels figurent en post-position les phénomènes de corruption et de surfacturation, gangrénant la plupart des secteurs d’activité en Algérie.
De par cette « promotion », le président de la République connu pour ses positions fermes quant à la politique des « imports-imports », répond sagement à ceux qui, par le passé déjà, menaient une véritable campagne de dénigrement à l’encontre de Lotfi Benbahmed, lui dont les « vérités » dérangeaient.
Parmi les premières mesures entreprises pour dynamiser la filière pharmaceutique, l’Etat a commencé à faire adopter une série de lois et de décrets portant, notamment, sur la création d’une direction en charge de la régulation du médicament, une seconde dont les activités seront consacrées à la veille stratégique et la pharmaco-économie et une direction de l’industrie des produits de soin.
Cette lancée, ce nouveau souffle d’un secteur, longtemps pris en otage, n’a pas été sans mettre dans l’embarras certaines parties habituées au gain facile et à interagir dans l’ombre. Les vérités de Lotfi Benbahmed qui affirmait récemment que le véritable « frein » à l’industrie pharmaceutique nationale, n’est nullement une question de « maîtrise » mais réside « dans les démarches administratives », n’ont pas été du goût de certains. Lotfi Benbahmed avait été même pris pour cible par les partisans du statuquo.
Ceux qui parlent au nom du lobby du médicament s’étonnent et trouvent dangereux que l’ANPP (Agence Nationale des Produits Pharmaceutiques) soit mise sous tutelle du ministère de l’industrie pharmaceutique, comme si ce ministère représentait les producteurs de médicaments et non le gouvernement algérien. Là, également le président de la République remet les pendules à l’heure. Á l’issue du Conseil des ministres du 30 août dernier, la décision avait été prise de placer l’ANPP sous tutelle du département de Benbahmed
La relance attendue de la filière de l’industrie du médicament en Algérie, dont certains secteurs se sont trouvés bloqués durant de nombreuses années par des groupements d’intérêts, « pourrait, sur une courte période, contribuer à réduire d’environ 400 millions de dollars la facture d’importation de ces produits », selon le ministre de l’Industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed.
Finies les contraintes bureaucratiques
Suite à la parution au journal officiel des décrets exécutifs fixant les prérogatives et attributions du ministère de l’Industrie Pharmaceutique ainsi que trois autres décrets instaurant le cadre réglementaire des activités de l’Agence Nationale des Produits Pharmaceutiques, le ministère de l’Industrie Pharmaceutique a procédé par instruction à la levée des contraintes administratives permettant ainsi l’enregistrement immédiat et la mise sur le marché de près de 320 nouveaux produits pharmaceutiques de Production nationale .
« Ce bond sans précédent de l’Industrie Pharmaceutique permettra sans aucun doute l’accroissement de la part de la production nationale qui devrait passer de 50 à 60% en valeur du marché national en 2021 », affirme le département de Benbahmed dans un communiqué parvenu à notre rédaction.
« Plus de 400 autres produits pharmaceutiques devraient être, ainsi, enregistrés et mis sur le marché en 2021 permettant de hisser la Production nationale à 70% de parts de marché, conformément au plan d’action du gouvernement en application du programme de Mr le Président de la République », note-t-on de même source.
« Le plan de relance de la filière des produits de soins permettra de renforcer notablement la production et de s’ouvrir progressivement vers les marchés à l’étranger », a, assurait à ce propos Lotfi Benbahmed lors d’une intervention récente sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale, noté dans le même contexte que le Plan d’urgence adopté en faveur de cette branche d’activité va permettre de lever les nombreux obstacles dont elle a été l’objet de longues années durant, de la part «d’oligarques », avec comme résultat, « les blocages de la production de dizaines d’entreprises ».
Cette situation est imputée également selon le ministre, aux multiples entraves d’ordre bureaucratique et à des personnes étrangères à la production pharmaceutique, et « la issaba, qui a bloqué l’Algérie».