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Après l’entretien téléphonique qu’il a accordé à L’Huma : Le prisonnier politique Naama Asfari privé de téléphone
Le couperet est tombé. Plus cruel et impitoyable que jamais. A la suite de l’entretien accordé par le prisonnier politique Naâma Asfari à la journaliste de L’Humanité, Rosa Moussaoui, ce détenu vient d’être frappé d’une cruelle sanction. Il est en effet privé totalement de téléphone par les autorités coloniales et pénitentiaires marocaines. La sanction est d’une cruauté incommensurable, sachant que Naama Asfari n’a pas vu sa femme, Claude Mangin, depuis plus de trois ans, et que celle-ci est de facto interdite de fouler le sol marocain en dépit de sa grève de la faim d’un mois observée en avril 2018 pour arracher le droit de voir son conjoint. L’entretien journalistique en question est un véritable cadeau de la providence. Claude Mangin s’en explique avec sincérité et émotion. Car il est certain que ces malheureuses et rachitiques cinq minutes de conversation téléphonique accordées hebdomadairement à Claude Mangin sont loin de suffire pour un entretien journalistique. Rosa Moussaoui se trouvait par pur hasard chez Claude Mangin au moment de cette appel. Celui-ci a duré plus que les cinq minutes imparties. Rosa Moussaoui en a profité pour prendre note et enregistrer cette conversation. Il y rend un vibrant et émouvant hommage à Claude Mangin, sa « fenêtre sur le monde » Le directeur régional des prisons a donc décidé de priver totalement de téléphone ce détenu politique dont le dossier à charge est totalement vide dans l’affaire de Gdeim Izik, et pour laquelle il a pourtant été condamné arbitrairement à trente interminables années de prison. Les autorités marocaines en ont pris ombrage, exerçant au passage une sanction collective contre tous les prisonniers politiques sahraouis. Nous apprenons en effet que les autres prisonniers politiques sahraouis, Hassan Dah, Abdelahi Lakhfaouni et Ahmd sbai sont désormais surveillés de très près à chacun de leurs appels téléphoniques, alors que la durée elle-même de ces appels a également été réduite en peau de chagrin. Cette surveillance étroite constitue une atteinte à la vie privée de ces détenus d’opinion. Au reste, e matière de respect de la vie privée des gens, il est bon de rappeler que Claude Mangin et Rosa Moussaoui font partie des personnes dont les téléphones avaient été infectés par le logiciel espion Pegasus, discrètement fourni au Maroc par l’entité sioniste. A ce propos, d’ailleurs, de ce logiciel, nous apprenons que le très dynamique député français Jean-Paul Le Coq doit poser cet après-midi, à 15 heures, une question au représentant du gouvernement hexagonal sur les anachroniques plaintes déposées par Rabat contre plusieurs médias français, à commencer par l’emblématique journal fondé par Jean Jaures. Il est vrai, ce disant que la France officielle a gardé un silence intrigant concernant cet énorme scandale, même si l’un des téléphones du président Macron lui-même avaient été infectés. Il faut croire que les séjours dorés à la Mamounia peuvent réduire au silence la plupart des hauts responsables français. Et pour cause…
Mohamed Abdoun