Ingrid Metton, avocate des détenus de Gdeim Izik : « Le Maroc pratique la torture de manière systématique »
Des témoignages, particulièrement accablants et recoupés ont été dévoilés tout le long du déroulement de la conférence de presse animée ce mardi 18 mai en France à propos des nombreux détenus d’opinion qui croupissent dans les geôles marocaines, depuis de trop nombreuses années pour certains.
Ainsi, si les cas typiques des journalistes Omar Radi et Souleiman Raissouni ont été mis à l’honneur lors de cette rencontre avec les médias de la planète entière, grâce à Internet et aux réseaux sociaux, il n’en demeure pas moins que les prisonniers du hirak du printemps arabe marocain de 2011 et de de Gdeim Izik ont eux aussi été très largement évoqués aussi bien par les conférenciers que par leurs avocats respectifs.
Ce qui ressort, et ce qui frappe dans cette conférence, st le fait que nous avions déjà maintes fois évoqué dans de précédents articles.
A savoir, que les services de sécurité et les magistrats, œuvrant suivant les instructions qui leur parviennent de haut, recourent désormais à des méthodes viles et mesquines pour détruire et faire taire toutes les voix dissonantes qui osent s’élever sous la chape de plomb du royaume chérifien. On œuvre à détruire socialement, politiquement et professionnellement ces personnes en fabriquant contre elles, et de toutes pièces, des dossiers particulièrement diffamants et offensants.
Entre mœurs et rumeurs, Mohamed VI n’hésite jamais, lui et ses sbires des services de sécurité et de renseignements, Abdellatif Hammouchi et Yazid Mansouri. Le témoignage le plus poignant, lors de cette accablante conférence de presse, qui a mis à nu toutes les injustices et toutes les atteintes aux droits de l’Homme qui se pratiquent impunément au royaume chérifien, aura sans doute été celui d’Ingrid Metton, avocate française constituée pour défendre les prisonniers dits de Gdeim Izik. « ce sont des détenus d’opinion, et des détenus politiques.
Ils se battent pacifiquement pour leurs droits et leur indépendance », a-t-elle relevé notamment. Mais, au fur et à mesure du déroulement de leurs procès, « nous-nous sommes rendus compte que les juges n’étaient pas indépendant, et qu’ils devaient se retirer pour consulter on ne sait quelle autorité supérieure à chaque fois qu’ils devaient trancher concernant le moindre détail procédurier ».
Nous avons assisté à une véritable mascarade, et un simulacre de procès », a-t-elle fini par s’exclamer. Des preuves formelles et irréfutables ont été produites en plein procès concernant le fait que ces détenus ont été torturés de manière bestiale et inhumaine en vue de leur extorquer des aveux.
De fausses preuves ont également été rajoutées au dossier à charge, comme cela est présentement le cas de ces journalistes détenus, dont la vie est carrément mise en danger à cause de leurs maladies multiples et des très mauvaises coéditions de leur incarcération. In fine, cette conférence de presse aura servi à placer de nouveau sous les sunlights les mensonges grossiers et éhontés du Makhzen sur le prétendu règne de la démocratie et de la liberté d’expression au Maroc.
Cette avocate, expulsée de force du tribunal par des flics zélés, n’est plus du tout autorisée à remettre les pieds au royaume chérifien depuis cette époque. Claude Mangin, épouse de Naâma Asfari, un des détenus de Gdeim Izik, souffre elle aussi de cette double peine, qui est celle de voir son époux torturé et arbitrairement condamné, et de ne plus pouvoir le voir, même de derrière les barreaux. Dur, dur, d’être plus cruel, ni plus inhumain que cela !
Mohamed Abdoun