Intensification de la lutte contre les gangs de quartiers : Les interventions des forces de l’ordre seront filmées
L’Algérie s’est lancée dans une vaste bataille pour venir à bout des gangs de quartiers. Ce phénomène terrible empoisonne depuis plusieurs années les cités de plusieurs régions du pays. Des scènes incroyables de combats armés entre gangas rivaux ont été de nombreuses fois rapportées que ce soit à Alger ou ailleurs, dans d’autres wilayas. Elles ont été aussi parfois filmées par les riverains terrorisés par la rage et la violence des éléments de ces groupes. Ces derniers se munissent d’armes dangereuses, couteaux, sabres, et même fumigènes pour s’entretuer. Dans certains quartiers, la tombée de la nuit fait craindre le pire aux habitants qui préfèrent se cloitrer chez eux. Les services de sécurité sont en perpétuelle alerte sur cette question et interviennent aussi très rapidement pour limiter les dégâts. Depuis deux ans, ils ont pour instruction d’intensifier leurs actions pour venir à bout de ce phénomène. Dès son arrivée à la présidence de la république, Abdelmadjid Tebboune a fait de cette question l’une de ses priorités. Elle a aussi figuré dans une réunion gouvernementale portant sur la nécessité de lutter « contre la propagation du phénomène de l’activité criminelle des gangs de quartiers qui ont connu un développement ces dernières années, en particulier dans les grandes villes en raison de la faiblesse de l’autorité de l’État, ce qui nécessite une augmentation des mesures de dissuasion légale pour protéger les citoyens et leurs biens de ces gangs criminels ». Le chef de l’Etat est également intervenu publiquement sur le sujet affirmant que ces gangs étaient alimentés par l’argent sale et le trafic de drogue. L’une des décisions immédiate prise au terme d’un conseil des ministres a porté sur « l’interdiction d’importer, vendre, acquérir, utiliser ou fabriquer des armes blanches à l’image des épées et des poignards afin d’en fournir aux gangs de quartiers». Une ordonnance portant sur la lutte contre les gangs de quartiers a été aussi promulguée durant la même année par décret présidentiel et publiée dans le journal officiel. Elle puni d’un « emprisonnement de dix à vingt ans de prison et prévoit d’une amende de 1.000.000 DA à 2.000.000 DA, quiconque dirige une bande de quartier ou y exerce un commandement quelconque ». Cette ordonnance définissait aussi, et pour la première l’entendement donnée au terme gang de quartier. Il s’agit, explique ce texte de « groupe, sous quelque dénomination que ce soit, composé de deux personnes ou plus, appartenant à un ou à plusieurs quartiers d’habitation, qui commet un acte ou plus dans le but de créer un climat d’insécurité, à l’intérieur des quartiers ou dans tout autre espace, ou dans le but d’en assurer le contrôle, en usant de violences morales ou physiques, exercées à l’égard des tiers, en mettant en danger leur vie, leurs libertés ou leur sécurité ou en portant atteinte à leurs biens, avec port ou utilisation d’armes blanches apparentes ou cachées ».
Toutes les dispositions prises par le pays ont permis de réduire le phénomène qui demeure cependant présent dans certaines zones. Et c’est la raison pour laquelle les services de sécurité ont été instruits d’aller plus loin dans leurs actions. Ce lundi, la gendarmerie nationale a ainsi annoncé qu’elle allait mettre en action l’une de ses unités les plus performantes pour venir a bout de ce phénomène. Dans une déclaration a la presse, le porte-parole du commandement de la Gendarmerie nationale a aussi indiqué que les interventions qui se déroulent sur le terrain seront « aussi filmées afin de fournir aux procureurs de la République les preuves scientifiques et documentées qui mettent en cause ces criminels et leurs agissements ». Une décision qui ne laissera aux gans de quartiers aucune chance de s’en sortir.
Amel Zineddine