Karim Bibi-Triki, ministre de la Poste et des Télécommunications à la Patrie-news
« Nous aspirons à rendre les nouvelles technologies accessibles à tous les algériens »
Le secteur des postes et télécommunications connait une dynamique très forte pour rattraper le retard accumulé depuis des années. Les avancées notables constatées dans la numérisation de l’administration dans son ensemble, son interopérabilité, les facilitations introduites par l’outil numérique dans l’enseignement, dans les finances, dans les contrôles divers, auprès des particuliers et des entités, sont le fruit d’un vaste mouvement de développement de l’infrastructure de télécommunications mis en place par la tutelle.
M. Karim Bibi-Triki, ministre de la Poste et des Télécommunications a consenti à répondre aux questions de la Patrie News pour éclairer nos lecteurs sur les grandes actions entreprises par ce département ministériel.
Propos recueillis par Soulef Biskri et Tahar Mansour
La Patrie News : Le secteur que vous dirigez a accompli, ces deux dernières années de grandes avancées dans l’élargissement de la couverture internet, la densification du réseau postal… Pouvez-vous nous parler de ces progrès, M. le ministre ?
Karim Bibi-Triki : Effectivement, comme vous venez de le mentionner, durant ces deux dernières années et plus qu’auparavant, les services, offerts par les opérateurs de la poste et des télécommunications, sont devenus plus que jamais essentiels. La pandémie de covid19 a accéléré les besoins de nos concitoyens, qu’ils soient individus, opérateurs économiques ou entités publiques et administrations, pour les technologies de la communication. Ce qui a fait peser sur le secteur de la poste et des télécommunications une lourde responsabilité : celle de relever le défi et améliorer ses services pour accompagner le développement économique et social, engagé par le pays.
Il fallait aussi améliorer le service public dans toutes ses composantes, Algérie Poste et tous les opérateurs des télécommunications. Ainsi, et en exécution des instructions de M. le président de la République, qui ont été mises en œuvre par le secteur, il y a eu des améliorations notables que beaucoup de nos concitoyens ont pu constater durant ces deux dernières années, que ce soit pour le nombre de foyers connectés au haut débit et à sa qualité. Le débit minimum a été porté de 2mbp/s au début de 2020 à 10mbp/s durant l’année 2021, et je parle de débit minimum, pour ceux qui ont besoin d’un débit supérieur, nous pouvons aller jusqu’à 100mbp/s pour les abonnés FTTH.
Il y a eu d’autres améliorations sur l’autre volet des télécommunications qui concerne les réseaux mobiles, notamment avec les taux de pénétration puisque nous somme à plus de 90% d’abonnés par rapport au total de la population. Ceci démontre donc qu’Internet est non seulement disponible partout à travers le territoire national, mais il est aussi et surtout abordable pour tous les algériens.
Par contre, nous sommes conscients qu’il reste des insuffisances : des algériens à connecter à l’internet, des localités auxquelles il faut apporter la couverture internet nécessaire et l’améliorer sans cesse. De la même manière, pour le volet postal, nous avons vu que les deux segments concernant Algérie Poste (services financiers et colis postaux) ont connu une nette amélioration dans leur traitement, par une anticipation des besoins et par des investissements importants consentis par l’Etat algérien durant les deux dernières années en vue d’améliorer la densité postale, pour garantir la présence de la poste au niveau de l’ensemble du territoire national, même dans les zones les plus reculées et les plus enclavées.
Ces quelques exemples illustrent la mobilisation de la poste et des télécommunications dans l’amélioration du service public, car nous sommes conscients aussi que tout développement économique, social, culturel -tout le développement du pays d’une manière générale- reposera de plus en plus sur la présence d’une infrastructure des technologies de l’information et des télécommunications moderne, performante, sécurisée pour permettre aux usages de se développer. Tout ce que nous faisons justement est dans la perspective du développement de l’usage du numérique et qui constitue un élément important que nous retrouvons dans les engagements de M. le président de la république. C’est tout cela qui constitue l’importance du secteur de la poste et des télécommunications et son rôle dans le développement de tout le pays en général et c’est ce qui nous motive et nous tient mobilisés et rester engagés dans le secteur pour, justement, atteindre cet objectif.
Le président de la République accorde un intérêt particulier aux zones d’ombre. Quelle est la stratégie de votre secteur pour connecter ces régions enclavées ?
La Stratégie du secteur de la Poste et des Télécommunications découle d’un principe fondamental, qui consiste à offrir à tous les algériens, où qu’ils se trouvent, les mêmes chances de bénéficier des avantages nombreux des nouvelles technologies de l’information et de la communication. A ce titre, pour illustrer l’effort qui a été consenti par l’Etat algérien, nous avions 3,4 millions d’abonnés à l’internet haut débit fixe, à la fin 2019. En deux ans, nous avons connecté 600 000 foyers supplémentaires. Durant le premier trimestre de l’année en cours, 200 000 foyers supplémentaires ont été raccordés. Ce qui nous fait plus de 800 000 nouveaux abonnés, à travers les 58 wilayas du territoire national, en seulement deux ans et trois mois. C’est un exemple des progrès réalisés dans l’exécution du plan d’action en cours.
Nous aspirons à offrir ces nouvelles technologies et les rendre accessibles à tous les algériens. Le même effort est consenti en matière de réseau de télécommunication mobile, à travers les trois opérateurs qui activent dans la téléphonie et internet mobiles. Nous avons touché plus de localités, plus de zones enclavées. Des projets ont permis de raccorder des tronçons routiers, qui n’étaient pas couverts.
Pour ce faire, nous nous appuyons sur deux sources de financement : les opérateurs à travers leurs plans d’action, dans le cadre du cahier de charge, ont l’obligation de développer la couverture du réseau par des investissements sur leurs moyens financiers propres. Dans les localités de petites tailles et les zones isolées où la densité des habitants n’est pas suffisamment importante et n’atteint pas le seuil exigé dans le cahier de charge, l’Etat algérien a mis en place le Fond du service universel pour permettre à nos concitoyens dans ces localités de bénéficier également de l’accès à internet.
Pour vous donner une idée sur les objectifs du plan d’action du secteur, dans le cadre du programme du gouvernement, nous aspirons, d’ici 2024, à connecter deux tiers des foyers. Nous continuerons à accélérer tous les projets, à rester mobilisés pour atteindre, à échéance 2024, un parc de 6 millions d’abonnés. De la même manière sur le réseau mobile, nous visons l’amélioration du spectre des fréquences et l’allocation de nouvelles par le biais de projets d’investissement et augmenter le taux de pénétration d’internet, qui est déjà assez important. Nous avons plus de 40 millions d’abonnés aux technologies 3G ou 4G. Avec toutes ces améliorations sensibles, ces deux dernières années, nous demeurons conscients qu’une partie de nos concitoyens n’arrivent pas encore à accéder à cette technologie ou à apprécier l’amélioration de la qualité de la connexion, notamment sur le débit.
Ce qui nous motive à rester concentrés sur l’exécution de notre feuille de route. Cela implique deux exigences que nous devons respecter dans notre stratégie, celle de rendre Internet disponible partout et de le rendre aussi accessible et abordable à tous les algériens. Nous devons prendre en compte cette double contrainte dans le principe fondamental, qui celui de faire bénéficier tous les algériens des avantages et des bénéfices de ces nouvelles technologies.
Le service postal constitue également aujourd’hui un service essentiel. Des centaines de nouveaux bureaux de poste ont été mis en service (construits, réhabilités, aménagés) et dotés de moyens d’accueil des citoyens, qui permettent de passer à un niveau de qualité de service public supérieur. Plus récemment, nous avons lancé le projet portant augmentation du parc des distributeurs automatiques des billets (DAB, ndlr) de 40% en 2022.
Vous avez annoncé que le débit internet a été relevé en 2022 de 170% pour le fixe et de 46% pour le mobile, comparativement à l’année 2021. Quels sont les leviers que vous comptez mettre en œuvre pour accompagner la transition vers le tout numérique en Algérie ?
Comme je l’ai dit au début, nous considérons que la disponibilité d’une infrastructure des technologies de l’information et de la communication en général et d’une infrastructure Télécom en particulier est indispensable et critique pour le développement économique et social du pays et aspirant à la numérisation des différents services offerts par l’administration, par le secteur public ou par les opérateurs économiques. Ainsi, notre mission première est de doter le pays d’une infrastructure capable de soutenir ce développement en appui aux usages. Pour développer cette infrastructure, nous opérons sur différents niveaux, sur plusieurs couches dont la plus importante est celle du réseau de transport international qui nous permet de nous connecter au reste du monde.
Il faut rappeler que, depuis le début de la pandémie de covid19, la bande passante internationale de l’Algérie a pratiquement doublé et, récemment, Monsieur le président de la République a donné des instructions à effet de l’augmenter encore plus, afin de renforcer la performance, la résilience et la sécurité de ce réseau de transport international, par l’augmentation des capacités des câbles sous-marins existants ainsi que par l’engagement de nouveaux projets qui sont en cours d’étude. Outre le réseau international, il y a d’autres chantiers qui sont en cours pour améliorer le backbone national, le réseau de transport de l’Algérie comporte plus de 200 000 km de fibre optique. Il relie pratiquement toutes les régions du pays, avec son immensité, et nous continuons de développer ce réseau pour atteindre toutes les localités. Il faut rappeler qu’actuellement, toutes les communes et même les annexes de ces communes sont connectées en fibre optique à travers le territoire national. Nous aspirons aussi de permettre à tous les établissements de l’éducation nationale, de la santé publique, à toutes les administrations et à tous les foyers d’être raccordés à ces réseaux.
Toujours dans le cadre de la numérisation, il y a un autre effort qui a été consenti par le secteur : celui de permettre à un grand nombre de citoyens d’avoir une domiciliation au niveau des CCP, en plus de ceux auprès des banques. Ce qui va permettre aux acteurs économiques, quel que soit leur niveau et le segment dans lequel ils opèrent, de pouvoir recevoir des paiements électroniques de la part de leurs clients. Actuellement, Algérie Poste dispose de plus de 22 millions de comptes courants postaux (CCP) dont plus de 9 millions disposent de la carte Eddahabia !
Ce sont là aussi des ingrédients d’infrastructure pour favoriser l’émergence et la généralisation du commerce électronique, de l’administration et surtout du paiement électronique. Les chiffres communiqués par le GIE monétique indiquent que les opérations financières, réalisées par le biais de la carte Eddahabia ou la carte CIB, connaissent une croissance exponentielle, il y a aussi l’interopérabilité des deux systèmes (bancaire et postal) qui évoluaient auparavant en parallèle mais, à travers cette interopérabilité initiée en 2020 et achevée en 2021, les possesseurs de cartes Eddahabia ou CIB peuvent réaliser toutes leurs opérations aussi bien à travers les GAB postaux ou bancaires, ainsi que pour les TPE (Terminaux de paiement électronique) et les sites des web-marchands
Tout cela constitue des ingrédients technologiques, des moyens qui permettront l’émergence du numérique et favoriser le paiement électronique et les opérations financières à distance. Tout cela constitue ‘une obligation de moyens’, celle d’avoir une connexion internet, celle de permettre à tous les algériens d’être domiciliés soit au niveau des banques soit au niveau de la poste et de détenir un moyen de paiement électronique, qui sera complétée par ‘une obligation de résultat’ en augmentant le nombre de citoyens qui utilisent et bénéficient de ces moyens.
Dans ce cadre, il y a un autre volet sur lequel nous travaillons conjointement avec les autres secteurs, en fournissant un effort collectif pour développer et asseoir davantage la confiance des citoyens pour aller vers ces nouveaux moyens de paiement ainsi que l’amélioration de la pertinence et simplicité des services qui leur sont offerts pour amener plus de citoyens à adopter ces technologies. Nous avons demandé aux opérateurs du secteur à inciter par des avantages l’utilisation du paiement électronique des factures et nous avons aujourd’hui des centaines de milliers de citoyens qui paient chaque mois leurs factures par internet, en plus d’autres grands facturiers d’autres secteurs avec lesquels nous avons mis en œuvre un paiement des factures par le biais de diverses plateformes numériques.
Vous avez, justement, relevé un problème épineux : la méfiance des citoyens vis-à-vis du paiement électronique. Une grande majorité préfère encore manipuler du liquide. Une campagne de sensibilisation est-elle envisagée ?
Comme vous venez de le dire, avoir plus d’adoption des moyens de paiement électronique nécessite des actions sur deux aspects. Le premier aspect concerne l’obligation des moyens. Nous œuvrons à améliorer l’infrastructure de l’internet, en connectant davantage de citoyens et améliorer la qualité de la connexion. Eu égard aux chiffres que j’ai donnés, nous avons prouvé que nous avons bien progressé, même s’il reste du chemin à parcourir. Il nous faut aussi offrir à nos concitoyens le choix entre les différents moyens de paiement électronique, qui peut se faire à travers un terminal, à travers le web ou à travers les applications mobiles, comme celle lancée par Algérie-Poste –Baridmob- qui connait un franc succès auprès des clients de la Poste. Plus d’un million de téléchargements et des millions de transactions réalisées à travers cette application. Nous continuons à travailler pour améliorer, je le répète, l’infrastructure de manière générale, pour augmenter le nombre des porteurs de cartes, les terminaux, la qualité de l’internet et sa disponibilité.
Nous nous échinons à gagner la confiance de nos concitoyens pour qu’ils adoptent de plus en plus les modes de paiement électronique. Le parc des cartes Eddhahabia et CIB dépasse les 11 millions, sur plus de 30 millions d’algériens qui ont une domiciliation bancaire ou postale. Nous continuons à avoir plus de porteurs de ces cartes. Nous collaborons, en outre, avec les grands facturiers, opérateurs télécom, entreprises de distribution de l’eau, Sonelgaz…, pour développer davantage ces solutions de paiement et les rendre plus accessibles, plus simples. Le paiement électronique, depuis l’avènement de la pandémie, et grâce à l’interopérabilité et à la disponibilité des moyens, connait aujourd’hui une croissance exponentielle. Nous sommes certes loin du potentiel, mais nous explorons toutes les voies pour gagner la confiance des citoyens pour l’adoption de ces moyens de paiement.
A travers des initiatives et des opérations importantes d’envergure nationale, nous essayons d’inclure la dimension du paiement électronique ou du numérique de manière globale. A la rentrée universitaire 2021/2022, plus de 340 000 bacheliers se sont inscrits dans les universités, les grandes écoles et les Instituts supérieurs via internet. Plus de 100 000 (environ un tiers) ont payé les frais d’inscription en ligne avec la carte Edahabia. Voilà un exemple d’initiative menée en partenariat avec un autre département ministériel. Nous avons eu plus récemment, une autre action en étroite collaboration avec le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, dans le cadre de l’allocation chômage. En plus de permettre à tous les bénéficiaires d’être titulaires d’un compte CCP, nous allons les doter de la carte Edahabia.
Nous saisissons chaque occasion, qui se présente à travers des initiatives d’envergure, pour inclure proactivement, la dimension numérique dans le montage des projets ou pour le paiement électronique. C’est un effort collectif. Notre première responsabilité est d’offrir une infrastructure et les moyens de paiement par le biais d’Algérie-Poste et les opérateurs télécom. Nous sommes partenaires avec tous les départements ministériels pour développer davantage la confiance de nos concitoyens. Nous prenons d’autres initiatives avec des opérateurs économiques. Nous ciblons les commerçants, en collaboration avec le ministère du Commerce.
Afin d’améliorer la téléphonie mobile, les opérateurs ont besoin de plus de fréquences et vos services travaillent actuellement sur l’amendement d’un texte de loi dans ce sens. Quels sont les changements qui vont y être portés ?
Effectivement, les fréquences sont considérées dans le domaine des télécommunications comme « une ressource rare », c’est à travers ces bandes de fréquences que les opérateurs du mobile arrivent à « transmettre » les données. Je vous rappelle que, durant les deux dernières années, il y a eu deux allocations de fréquences afin d’améliorer la téléphonie et l’internet mobiles, la première en 2020 et la deuxième est utilisée par les opérateurs depuis le mois de décembre 2021. Nous avons aussi dans nos projets la mise à disposition d’une autre bande de fréquence qui utilise un mode différent de celui déployé jusqu’à maintenant. C’est l’un des axes sur lequel travaille le ministère de la poste et des télécommunications avec toutes les parties prenantes, que je tiens d’ailleurs à remercier pour tous les efforts consentis pour libérer ces bandes de fréquences supplémentaires, dans le cadre règlementaire et tout ce qu’il faut mettre en œuvre pour les mettre à la disposition des opérateurs de téléphonie mobile. Le texte sur lequel nous travaillons et que vous avez cité dans votre question se rapporte à un amendement concernant le cahier des charges pour supporter le mode TDD, différent du FDD qui était prévu dans les cahiers de charges initiaux, il y a aussi une tarification spéciale pour ce mode. Les nouveaux cahiers des charges sont en cours de validation et les opérateurs pourront utiliser cette nouvelle bande de fréquence pour améliorer encore plus leurs services, que ce soit sur la capacité du réseau ou sur le débit. Mais nous n’allons pas nous arrêter là, nous continuerons à travailler sur tout ce qui a été prévu sur notre feuille de route et nous coopérerons avec toutes les parties prenantes afin d’optimiser davantage notre spectre des fréquences.
Quelles sont les mesures prises pour l’essor des miro-entreprises dans le secteur que vous dirigez ?
Deux départements ministériels ont en charge la gestion des microentreprises ainsi que les start-up. Nous collaborons avec les deux ministères, par le biais de notre programme d’action ambitieux. Par exemple, nous aspirons à raccorder deux millions de foyers additionnels à l’internet fixe, à fin 2024. Nous aspirons aussi, conformément aux instructions de Monsieur le président de la République lors du Conseil des ministres du mois de décembre pour améliorer la qualité de la connexion, à accélérer la migration graduelle des abonnés raccordés par le cuivre vers le FTTH (la fibre optique). A terme, six millions de foyers seront raccordés au FTTH. En parallèle, il y a les projets de l’allocation de nouvelles fréquences, et la généralisation de la couverture 4G conformément aux calendriers des cahiers de charge des opérateurs de téléphonie mobile. Il y a aussi le programme d’Algérie-Poste portant sur la densification du réseau postal à travers des agences ou des guichets automatiques de billets. Nous nous sommes assignés l’objectif de mettre en service 600 GAB en 2022, en sus des 1400 déployés jusqu’à présent. Tous ces projets structurants auront un impact au-delà du secteur, pour développer l’économie. C’est un plan de charge que nos opérateurs réalisent en partenariat avec des centaines de microentreprises. Ce sont les microentreprises, pour vous citer un exemple, qui sont entrain de raccorder les familles qui ont emménagé dans les nouvelles cités AADL et LPP. La même approche est prônée à Algérie-Poste.
Ne perdons pas de vue, par ailleurs, le segment de l’Industrie locale. Nous voulons exploiter, dans le cadre de la réalisation de ces projets structurants, le maximum d’ingrédients, d’intrants et de produits fabriqués localement. Nous collaborons étroitement avec le ministère de l’Industrie. Nous avons commencé à recenser l’existant. Nous voulons donner, ensuite, de la visibilité aux industriels locaux, en leur donnant la latitude de rendre disponibles, en fonction de nos besoins à échéance 2024, plus de produits à l’avenir. Nous avons cette responsabilité, à travers notre plan de charge, de permettre à un écosystème d’acteurs économiques locaux (des microentreprises, des start-up, des industriels de plus grande taille) de se développer et pénétrer des marchés internationaux.
Quels sont les grands projets en cours ou en perspective dans les domaines des TIC et de la numérisation ?
A travers les résultats intermédiaires obtenus au cours des deux dernières années et des premiers mois de cette année, nous pouvons constater que la feuille de route que nous avons adoptée a donné de bons résultats et cela nous encourage donc de continuer avec cette stratégie et cette feuille de route, mais en gardant le focus, en restant concentré sur l’exécution. Nous devons maintenir une rigueur dans l’exécution, nous avons un retard à rattraper et nous devons le rattraper rapidement. Nous devons raccorder les algériens et assurer une couverture de réseau pour ceux qui n’ont pas la possibilité d’accéder à ces services, nous devons les faire dans les plus brefs délais. Il y a certains qui sont raccordés mais souffrent d’une qualité de connexion qui n’est pas au niveau escompté, nous les comprenons et nous devons aussi régler ce problème, en mettant en œuvre les technologies les plus fiables dans les plus brefs délais. Il y a aussi le volet postal pour lequel, si nous voulons réussir ce pari de délai, nous devons maintenir la rigueur dans l’exécution, ce que nous pouvons faire, ce que nous pouvons régler aujourd’hui, nous ne devons pas le laisser pour demain. En même temps, nous devons aussi anticiper les besoins, pour certains projets structurants, si nous prenons la décision maintenant, nous n’en verrons les résultats que dans six mois, une année, parfois plus, notamment pour les projets qui nécessitent une technologie lourde. Donc, rigueur dans l’exécution est notre mot d’ordre pour continuer à mettre en œuvre la feuille de route, que nous nous sommes tracés. Nous avons en plus besoin de beaucoup de ressources, de gros investissements, il est nécessaire donc d’optimiser l’utilisation de ces ressources, en créant plus de valeur ajoutée locale et en favorisant davantage la mutualisation des ressources.