Jean-Marie Le Pen lance une polémique à quelques mois des présidentielles française : « Si Zemmour s’appelait Dubois, il se serait fait traiter de nazi et de fasciste »
Agé de près d’un siècle, la langue « fourchue » du fondateur de l’ex-Front National Jean-Marie Le Pen, ne semble pas avoir pris une seule ride. Invité du média désormais en vogue Spoutnik pour réagir au débat qui Zemmour-Mélanchon qui a rassemblé pas moins de 3,8 millions de Français autour de leur télé, Le Pen père, renié et chassé par sa propre fille Marine, n’a pas raté l’occasion de lancer une énième polémique à propos d’un Zemmour qu’il flatte et caresse dans le sens du poil. “Le combat d’hier était un combat de gens qui avaient du poids”, lance Jean-Marie Le Pen devant les caméras de Sputnik. Et pour cause: vu par 3,8 millions de téléspectateurs (près de 19% de part de marché), le débat tant attendu entre Jean-Luc Mélenchon et Éric Zemmour a réuni deux hommes opposés sur tout. Ou presque. “Ça a été regardé comme un match de boxe par un certain nombre de nos compatriotes”, glisse Jean-Marie Le Pen. Y a-t-il eu un vainqueur aux points? L’ancien président du Front national, qui avoue partager les convictions d’Éric Zemmour –”les idées qu’il défend ne sont pas faites pour m’effrayer!”, confie-t-il–, estime que son adversaire du jour n’a pas démérité. “Jean-Luc Mélenchon a été à la hauteur, il est incontestablement la plus haute personnalité de gauche. Cela suffira-t-il à en faire le candidat unique à gauche? Ce n’est pas sûr.” Caressant encore et toujours Zemmour dans le sens du poil, regrettant au passage sa reconversion à la politique, il s’exclame que si ce dernier s’était apelé Dubois, et était donc français de souche, il se serait illico fait traiter de nazi et de fasciste. Prudent et dubitatif sur une possible entrée en campagne d’Éric Zemmour, Jean-Marie Le Pen refuse à ce stade de se prononcer en faveur d’un candidat: “Pour l’instant, je me borne à regarder. La campagne électorale va durer huit mois, je n’ai pas d’idée a priori, un certain nombre d’entre eux me sont plus ou moins sympathiques.” “Je m’exprimerai quand le temps sera venu”, a-t-il toutefois promis. A la question de savoir si Zemmour est plus à droite que lui, il répond avec une pointe d’humour provocatrice : “Ce n’est pas impossible, c’est un honneur qu’il me ferait. Quand je l’entends parler, je ne suis pas choqué du tout. Je suis content que ses idées puissent être exprimées librement sur les antennes. Bien souvent, il n’y a pas de liberté dans le débat”, conclut le patriarche. Zemmour, cet outsider qui continue de grimper en flèche dans les sondages, incarne à lui seul l’échec des réformes politiques françaises, et les choix malheureux des Français qui continuent d’aller décrescendo depuis Hollande Sarkozy, Macron et les autres. Le vote-sanction après le vote de défiance n’est franchement pas loin…
Mohamed Abdoun