Journée internationale du livre : L’E-book ne déclasse guère le format papier
Le monde célèbre, ce 23 avril, la Journée du livre et du droit d’auteur, institué par l’Unesco (L’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture), en 1995. La date a été choisie symboliquement car elle coïncide avec le jour du décès simultané de trois grands auteurs de la littérature universelle – 23 avril 1616- de William Shakespeare, Miguel de Cervantes et Inca Garcilaso de la Vega. Le 23 avril marque également les dates de naissance ou de décès de nombreux autres écrivains. L’instance onusienne cherchait à promouvoir le livre et la lecture à l’émergence des nouvelles technologies de la communication et la consommation rapide de l’information, et par ricochet l’apparition du e-book, le livre électronique téléchargeable, qui menaçait de disparition les maisons d’Edition. Contre toute attente, presque trente ans plus tard, il s’est avéré que ce support de lecture n’est pas si populaire. Une étude récente de Statista, un portail web allemand offrant des statistiques issues de données d’instituts, d’études de marché et d’opinion sur « Advertising & Media Outlook » (Publicité et perspectives des médias), a démontré que le recours aux livres électroniques demeure inférieur à l’usage des supports sortis des imprimeries. En 2021, le livre électronique a capté moins de 20% des acquéreurs, tandis que « le traditionnel bouquin se situe à plus de 50 % » des acheteurs. Le décryptage de ces résultats démontre que « les écrans et Internet ne sont pas prêts d’enterrer les livres imprimés, qui conservent toujours une grande côte auprès des lecteurs. Les livres numériques sont davantage à envisager comme un produit complémentaire, les deux formats répondant à des pratiques et des contextes de lecture différents ». Donc « Ceci ne tuera pas cela » pour reprendre autrement la célèbre citation de Victor Hugo dans son œuvre Notre Dame de Paris, qui présageait le déclin de l’architecture après l’essor de l’imprimerie, inventée par Johannes Gutenberg. En ce sens qu’une « nouvelle forme d’expression va en remplacer une autre plus ancienne ».
Ce n’est vraisemblablement pas le cas du livre imprimé qui aura encore de beaux jours devant lui, à condition que l’industrie afférente surmonte la crise du papier, dont les prix flambent sur le marché international. La tonne a augmenté de 8 % au dernier trimestre de 2021. Les prévisions pour 2022 envisagent une hausse supplémentaire de 15 à 25% en 2022.
S.B.