Kais Saïed réponds aux ingérences : « La Tunisie n’est pas à vendre »
Après avoir fait taire les bruits sur ses ennuis de santé, le Président Tunisien Kais Saied, en a remis une couche. Dans sa réponse à la presse, en marge de son déplacement à Monastir, à l’occasion de la commémoration du décès de l’ancien chef de l’Etat Habib Bourguiba, et sur la question de savoir, s’il compte se porter candidat à sa propre succession à la présidentielle de 2024, Kais Saïed a rétorqué qu’« il ne se sent en compétition avec quiconque, mais a le sentiment qu’il assume la responsabilité, je ne renoncerai pas à la responsabilité, bien sûr il y a des élections, le peuple est l’arbitre ». En somme sujet est prématuré même si le chef de l’Etat tunisien affirme endosser « la responsabilité » signalant que « le jour viendra où il transmettra le flambeau à celui qui aura été élu par le peuple ». Clair et net. Pour Kais Saied, il s’agit pas d’une affaire de personnes, mais de projet. « L’essentiel est de construire l’avenir et qu’il n’y ait pas de déclin » affirme-t-il, ajoutant que « les postes et les palais m’importent peu, ce qui m’importe c’est ma patrie, je ne suis pas prêt à renoncer à ma patrie, à celui qui serait dépourvu de patriotisme ». Le président de la république a affirmé, à la même occasion, que la Tunisie est un pays souverain et rejette les injonctions qui lui sont dictées de l’étranger, allusion aux réformes structurelles sur lesquelles la Tunisie s’est engagée dans le cadre de son accord avec le FMI, non encore avalisé par le conseil d’administration de l’institution financière internationale. «Nous devons compter sur nos propres moyens», a déclaré Kaïs Saïed. « L’être humain n’est pas une question de chiffres. Il y a une dimension humaine et une paix civile très importante à sauvegarder », a ajouté le Président tunisien. Une manière d’opposer une fin de non-recevoir aux injonctions du FMI, notamment celles liées à la levée de la subvention, affirmant qu’« il n’y pas lieu de badiner avec la paix civile ». Un prix social qu’il n’est pas personnellement prêt à payer.
Salim HOURA