Kassa Aissi, ancien cadre dirigeant du FLN : « C’est Wassini Bouaza qui a ramené Baâdji, et sa mission à la tête du parti est terminée »
Militant au long cours, cadre disciplinés, réputé proche du microcosme journalistique, Kassa Aissi, a eu le malheur, et le bonheur en, même temps, d’occuper un poste –clé à des moments charnière de l’histoire mouvementée et tourmentée de l’ex-parti unique.
Il a été en effet tour à tour membre du Bureau Politique sous Mehri et Belkhadem, en charge des questions très sensibles liées la communication.
Et, force est de relever que dans ce domaine précis, le concerné maitrise l’art et la manière de faire passer ses messages, mais aussi et surtout d’éviter la « langue de soie » si commune aux caciques de ce parti, où l’on trouve aussi bien le meilleur que le pire.
Dans un entretien qu’il nous a accordé et que vous lirez bientôt, il commence par expliquer que « la priorité ne réside pas tant dans ces élections locales à venir », même si, ajoute-t-il, l’Algérie a plus que jamais besoin d’assemblées élues locales et représentatives à cause des troubles qu’elle traverse, et de la crise socio-économique qui se profile à l’horizon », mais plutôt dans ces nouveaux dangers géostratégiques qui nous menacent avec l’arrivée à l’UA de l’entité sioniste en tant qu’observateur.
Et de relever avoir maintes fois tiré la sonnette d’alarme quand il était encore temps, et que l’Algérie, hélas, tournait le dos à sa profondeur stratégique naturelle, l’Afrique en l’occurrence.
Pour revenir à la situation politique interne, notre interlocuteur reste convaincu que « le FLN, de par son héritage historique peut encore jouer un rôle de premier plan dans la préservation de la stabilité du pays, ainsi que l’aide au développement ».
Il qualifie au passage de mascarade la rencontre qui a porté Baâdi à la tête de ce parti. « C’est Wassini Bouaza qui a ramené Baâdji, et sa mission est terminée à la tête du parti ».
Très dubitatif sur ces choix portés en direction de la société civile, où l’on trouve en effet du tout-venant, il n’en demeure pas moins convaincu que « la priorité doit être donnée au renforcement du front interne.
Il rejette au passage le parallèle qu’établissent certains entre Baâdji et Mehri par de jeune militants qualifiés de « koum errapid (expression intraduisible en français), de même qu’il s’appesantit sur la débâcle de son parti aux dernières législatives, absent dans de nombreuses wilayas, et un nombre de voix risiblement bas en dépit de la centaine de sièges obtenus à l’APN.
Il règle également ses comptes avec Boukrouh, qualifié de « superficiel », se cachant derrière les doctrines bennabistes pour masquer son inculture et sa pensée dénuée de profondeur.
Quant à cette propension inquiétante vers le révisionnisme en matière d’écriture ou de réécriture de notre histoire, notre interlocuteur se montre convaincu là encore que cela rentre dans le cadre du complot visant le pays, à savoir le ciment et le dénominateur commun qui nous lie tous les uns aux autres.
De nouveau à la croisée des chemins, mais sans le concours de ces ténors qui peuvent en assurer la résilience, à l’image de Belayat, Haichour et d’autres, le FLN donne l’air de naviguer entre deux eaux, sans aucun parti capable d’assurer une solide et durable relève…L’entretien complet suivra….
Mohamed Abdoun