Khenchela et son patrimoine : Traces indélébiles d’un passé séculaire
Si le ksar de la reine Dihya, plus connue sous le nom de Kahina,fait partie des sites les plus célèbres de la wilaya, il n’en demeure pas moins que la région peut s’enorgueillir de dizaines d’autres sites archéologiques et culturels qui font de toute la région un pôle touristique non négligeable.
Lors d’un séminaire organisé à l’université de Khenchela en 2012 autour du thème « El Kahina, reine des Amazighs », les chercheurs avaient insisté dans leurs recommandations sur l’urgence d’engager des fouilles archéologiques sur le site de Kasr El Kahina, situé à Baghaï, à 16 km de Khenchela et également recommandé, son classement par l’Unesco comme patrimoine de l’humanité.
Par ailleurs, ils ont relevé la nécessité d’identification du lieu enle dotant d’un panneau signalétique retraçant, dans plusieurs langues, la vie de cette reine, chef des armées berbères à l’époque des Foutouhate musulmanes. Enfin, les participants à ce séminaire ont préconisé la création d’un musée sur le site du palais de cette reine et la protection de ce site, témoin d’une période charnière de l’histoire de l’Algérie.
Il faut dire que la vie et le parcours de la reine berbère ne sont connus par la majorité que de façon sommaire. Aussi, il a été enjoint lors de cette rencontre l’introduction de l’enseignement de l’histoire d’El Kahina dans le cursus scolaire, du fait qu’elle demeure une figure emblématique de l’histoire du pays ainsi que la proclamation d’un prix pour la meilleure production audiovisuelle et la meilleure recherche historique traitant de l’histoire de cette guerrière, soulignant que l’histoire d’El Kahina demeure encore un « terrain vierge et très peu exploré » et donc mérite d’être réhabilitée.
Village de Taberdga
A environ 5 km de la localité de Cherchar, un village surgit au milieu d’un paysage naturel époustouflant. Bâti sur une dépression rocheuse, traversée par oued Béni Barbar, ce village est original de par son architecture plusieurs fois centenaire.
Les maisons en pierres polies, alignées en escalier, comme les villages de Ghoufi à Batna, sont appelées localement Thakliath (citadelles). Grises avec des toits en tuiles rouges, elles sont entourées de vergers de palmiers-dattiers, de grenadiers et de figuiers.
Classé patrimoine national depuis 1928, le village constitue une destination touristique de choix, recevant des dizaines et des dizaines de visiteurs par an, essentiellement des groupes de voyages organisés ou encore des écoliers en sorties scolaires.
Sur place, les visiteurs sont avant tout accueillis par la zaouïa de Sidi Rached. Ce saint, connu à Constantine, avait pour habitude de se rendre régulièrement à Taberdga où il serait d’ailleurs enterré. Le second saint patron, c’est Dada Belgacem Youcef.
On ne sait pas exactement à quand remonte la création de ce village. Selon certaines sources, les premières maisonnettes auraient vu le jour au VIIe siècle, au début de la conquête islamique, tandis que d’autres affirment que sa fondation remonterait à l’époque ottomane. Toujours est-il, ce sont les Béni-Barbar qui en sont les bâtisseurs. Ce village était accessible par quatre portes que l’on fermait la nuit.
A noter que le ministère de la Culture a inscrit un projet de restauration de l’architecture ancienne du village, une opération en attente de démarrage.
La région de Khenchela renferme également plusieurs sites archéologiques datant notamment de l’époque romaine, disséminés à travers plusieurs localités dont Taberdka, Tizegraïne, Ouled-Archach et Belkitane. Par ailleurs, du côté de la grotte de Ras-Metoussa, ce sont des traces remontant à la préhistoire qui viennent attester d’une présence humaine très lointaine à Khenchela.
Enfin, la localité de Ouled-Azzedine, située dans la commune d’El-Mehmel est réputée pour abriter le mausolée de Cédias, chef militaire romain.
Selon Stéphane Gsell, auteur de l’Atlas archéologique de l’Algérie, le mausolée de Cédias, à la forme hexagonale, serait unique dans toute l’Afrique du nord.
In Mémoria