La coalition gouvernementale perd sa majorité au sein de l’entité sioniste : Enième crise politique majeure…
Allant de crise en crise, l’entité sioniste risque d’aller incessamment vers de nouvelles législatives, après que la coalition de Bennett, actuellement au pouvoir, eu perdu sa majorité ce mercredi. Moins d’un an après son arrivée au pouvoir, la coalition du premier ministre Naftali Bennett a en effet perdu mercredi 6 avril sa majorité au Parlement après le départ surprise d’une députée de droite, aussitôt courtisée par le chef de l’opposition Benjamin Netanyahu. Mercredi matin, la députée Idit Silman, élue de la formation de droite radicale Yamina du Premier ministre Bennet, a quitté la coalition qui disposait de 61 sièges, seuil de la majorité à la Knesset, le Parlement de l’entité sioniste comptant 120 députés. « J’ai tenté la voie de l’unité. J’ai énormément travaillé pour cette coalition, mais malheureusement je ne peux pas nuire à l’identité juive d’Israël », a déclaré Idit Silman dans un communiqué, donnant le « la » à une journée politique intense en Palestine occupée, pays qui a tenu quatre législatives en deux ans, de 2019 à 2021. Naftali Bennett et le centriste Yaïr Lapid avaient finalement réuni en juin dernier une coalition hétéroclite soutenue par 61 députés et réunissant la gauche, le centre, des partis de droite et une formation arabe, une première dans l’histoire de cette entité, pour mettre fin à plus de 12 ans consécutifs de règne de Benjamin Netanyahu. « Idit, tu viens de prouver que ce qui guide ton action est l’identité juive d’Israël, la terre d’Israël, et je t’accueille à nouveau dans le camp national », a déclaré dans une vidéo Benjamin Netanyahu qui dirige un bloc de l’opposition droite réunissant son parti, le Likoud, des formations juives orthodoxes et de l’extrême droite. Le travail législatif de la Knesset est actuellement en pause et le budget, qui doit être approuvé par une majorité pour éviter la dissolution de la chambre, a déjà été approuvé par le Parlement. La coalition dispose désormais de 60 sièges, soit autant que l’opposition. Mais si celle-ci parvenait à rallier au moins un autre député au gouvernement, elle pourrait tenir un vote de non-confiance et ainsi potentiellement mener l’entité vers de nouvelles élections législatives. Benjamin Netanyahu, qui cherche à revenir au pouvoir en dépit de son procès pour corruption, a appelé les autres élus de droite dans le gouvernement de coalition à rejoindre son camp. « Vous serez accueillis à bras ouverts et avec tous les honneurs », a-t-il déclaré mercredi, alors que l’opposition de droite avait déjà prévu une grande manifestation en soirée à Al Qods contre le gouvernement de coalition. Le départ de la députée Silman intervient après une querelle cette semaine avec le ministre de la Santé, Nitzan Horowitz, après que celui-ci a demandé aux hôpitaux, en conformité avec une décision de la Cour suprême d’autoriser la distribution de pain au levain – et non azyme comme le veut la tradition juive – pendant la pâque juive. Ainsi, l’intégrisme et l’obscurantisme de l’extrême droite sioniste va mener cette entité vers une énième crise majeur. Le tout, sur fond de nouvelles tensions sécuritaires, et d’actes de résistances qui ont fait plusieurs morts parmi les occupants sionistes…
Kamel Zaidi