La création d’une Silicon Valley Algérienne, est une exigence d’intérêt national.
Par (*) Hassen Kacimi
La création et l’innovation, constituent le fer de lance des nations modernes et puissantes.
Les nations fortes fondent leur autorité mondiale sur la base de la recherche, de la création, de l’innovation et des nouvelles technologies.
Le futur appartient aux nations fortes et le passé appartient aux nations faibles, incapables de gérer le présent, encore plus le futur, qui devient ingérable, pour les pays qui n’ont pas fait le choix stratégique de l’innovation et de la recherche.
Si les matières premières font la richesse des pays rentiers, on doit cependant souligner que celles ci ne se renouvellent pas, et elles sont appelées à s’épuiser.
Les pays rentiers qui n’ont pas décidé d’inscrire leur futur, dans la recherche et l’innovation, seront, sans aucun doute, confrontés, à l’avenir, à l’impossibilité de répondre aux besoins vitaux de leur population, menaçant ainsi gravement l’existence future de leur nation.
Le génie de l’innovation, de la création, des nouvelles technologies, ont fait la richesse de pays, ne disposant d’aucune matière première.
L’Algérie, sur ce dossier stratégique et d’intérêt national, ne doit pas encore rater le coche, en retardant à plus tard, l’investissement massif, dans la recherche, l’innovation et les nouvelles technologies.
La mise en œuvre des réformes décidées par le Président de la République, connaissent sur le terrain, de très fortes réticences qui retardent leur concrétisation et font perdre à l’Algérie, beaucoup d’occasions, risquant de nous retarder sur des défis stratégiques qui risquent de coûter très chers à l’Etat et à la population, s’ils ne sont pas pris en charge, correctement et à temps.
Les réformes initiées par le Président de la République, dans le secteur stratégique de l’investissement et de l’exportation, sont un exemple vivant de retards inexplicables, dus à une bureaucratie étouffante qui refuse de faire la mue de la modernité.
Dans les secteurs stratégiques, l’administration doit se garder de faire cavalier seul, et elle doit surtout éviter de marginaliser les opérateurs économiques, dans l’élaboration et la mise en œuvre de ces réformes
En matière de réalisation de plusieurs réformes, figurant dans le programme d’actions du gouvernement, particulièrement dans les secteurs de l’investissement et de l’exportation, les opérateurs économiques sont livrés à des maquis bureaucratiques, qui découragent le véritable décollement économique de notre pays.
L’Amérique, l’Allemagne, la Chine, la Russie, la Turquie, et les pays Asiatiques, qui se placent sur le podium mondial des nations fortes, se sont dotées de villes scientifiques, dédiées à la recherche et à l’innovation, ont offert aux chercheurs, un statut privilégié, et des conditions de travail optimales.
L’Algérie qui peine à décoller dans le créneau de la recherche, de l’innovation et des nouvelles technologies, doit absolument aller vers une rupture définitive, avec la mentalité de l’Etat rentier, qui est le contraire de la recherche et de l’innovation.
La volonté politique ne suffit pas pour réaliser de tels challenges. Il faut absolument faire appel à notre diaspora à l’étranger, pour construire notre propre Silicon Valley, élaborer la stratégie, mettre en place le cadre juridique, encadrer, organiser tout l’environnement de l’innovation et de la recherche, devant faire de notre pays une nation forte et puissante .
L’Algérie dispose aux États Unis, au niveau de la Silicon Valley, plus de 400 chercheurs, constituant l’élite mondiale, dans ce domaine.
Nous avons également, en Europe, des milliers de chercheurs, dans des laboratoires de recherches, ou dans des centres de recherche, disposant de hautes qualifications et d’une expertise, en mesure d’assurer à notre pays, un décollage réussi, et des résultats certains.
La construction d’une ville, dédiée exclusivement à la recherche, est la seule voie de salut, devant mettre notre pays à l’abri des turbulences mondiales, et des chantages des nations nanties, qui occupent les territoires des nations faibles, par la force et par la terreur.
L’Algérie est une pépinière de la recherche, dans laquelle nous enregistrons de jeunes talents en herbe, qui sont en mesure de constituer l’élite de demain, à la condition de mettre en place l’environnement nécessaire, pour ralentir cette hémorragie de nos cadres, et de notre élite, qui continuent de quitter le pays, chaque année, la mort dans l’âme, faute d’alternatives sérieuses et crédibles, dans ce domaine.
(*) Hassen Kacimi
Expert des flux migratoires et des menaces au Sahel