La fortune du souverain marocain décortiquée par El Pais : Mohamed VI est un authentique « roi prédateur ! »
Les holdings que détient le roi Mohamed VI, ainsi que sa proche famille, représentent des écrans qui lui servent à piller la quasi-totalité des richesses de ses sujets, et même celles du Sahara Occidental, qu’il occupe illégalement depuis la marche verte de Hassan II en 1975.
Le journal espagnol El Pais vient ainsi de (re)placer sous les sunlights, dans son édition de dimanche l’immense fortune de Mohamed VI, vautré dans le luxe et la luxure, alors que son peuple vit dans une incommensurable misère noire.
Ce sujet qui fâche, avait déjà été largement détaillé dans le célèbre livre intitulé « Le roi prédateur » coécrit par les journalistes français Catherine Graciet et Eric Laurent. Cet immense empire financier et économique est en grande partie géré par l’ami d’enfance de Mohamed VI, Fouad El Himma, autour duquel de folles rumeurs avaient circulé concernant le fait qu’il aurait trouvé refuge au niveau de l’ambassade canadienne de Rabat, pour échapper aux menaces d’une vendetta ordonnée par les plus hauts dirigeants de l’armée royale marocaine, pour des raisons d’argent sans doute.
En attendant, écrit ce journal espagnol très bien informé, « la fortune du roi Mohammed VI et de sa famille s’accroît chaque fois qu’une personne vivant au Maroc ou dans d’autres pays africains accomplit un simple geste quotidien, comme déposer de l’argent dans la banque Attijariwafa, la plus grande du pays et l’une des plus grandes du continent.
Ou lorsqu’une personne souscrit une police auprès de sa filiale Wafa Assurance, le premier assureur du Maroc ». et d’ajouter que « Le capital du roi augmente également chaque fois qu’une personne fait des achats dans le principal hypermarché du Maroc, le Marjane, qui compte 100 points de vente dans 30 villes ; lorsqu’elle contracte une ligne téléphonique ou Internet avec le deuxième opérateur du pays (Inwi) ; ou lorsqu’elle séjourne dans un hôtel de la chaîne Atlas, présente dans les principales villes du Maroc. Ce n’est pas tout. « Le patrimoine du roi et de sa famille peut également bénéficier lorsqu’une municipalité, une entreprise ou un particulier achète du ciment à la filiale marocaine du groupe franco-suisse LafargeHolcim, le plus grand cimentier du monde, auquel est associé le groupe d’affaires du monarque. Ou lorsque quelqu’un commande des matériaux de construction à la société Sonasid (Société Nationale d’Sidérurgie), leader sur le marché marocain de l’acier ».
Toutes ces sociétés appartiennent au groupe Al Mada, du moins jusqu’à mercredi sur son site officiel, après quoi la page est devenue vierge. Ce fonds d’investissement a changé plusieurs fois de nom depuis sa création en 1966, sous Hassan II. À partir de 2018, elle s’est présentée sous le nom d’Al Mada (perspective, en arabe) et a abandonné l’ancienne appellation de SNI. Il prétend être l’un des plus grands fonds d’investissement du continent, déclare son siège à Casablanca et affirme que son identité est, avant tout, africaine.
Le nom du roi n’apparaît bien entendu pas sur le site web du groupe. Cependant, le nombre de 24 pays africains dans lesquels elle est présente se distingue par sa grande taille. Al Mada se développe dans sept secteurs, avec différentes participations du monarque et de sa famille : les services financiers (Al Mada détient 46% d’Attijariwafa Bank, selon l’hebdomadaire Jeune Afrique en 2020, citant l’agence de notation Fitch), les matériaux de construction, la distribution, les mines (société Managem), l’immobilier et le tourisme, l’énergie (société Nareva) et les télécommunications (Inwi).
Dans la liste des 500 plus grandes entreprises d’Afrique, publiée en 2020 par l’hebdomadaire Jeune Afrique sur la base des comptes 2018, Al Mada apparaît à la 37e place, derrière l’OCP, la grande entreprise publique marocaine de phosphate, qui n’appartient pas à Al Mada et se classe 14e. La première place revient à la compagnie nationale algérienne d’énergie Sonatrach.
L’Afrique est le continent où Mohammed VI a effectué le plus de voyages officiels, une cinquantaine en 20 ans. L’objectif du roi sur le continent n’est pas seulement économique mais aussi géostratégique. Le Maroc tente de trouver des alliés en Afrique pour combattre l’influence de l’Algérie, principal protecteur du Front Polisario, une organisation avec laquelle il mène un conflit armé au Sahara occidental.
Les activistes marocains du printemps arabe de 2011 ont brandi certains slogans visant le roi, tels que « le pouvoir ou la fortune ».
En 2007, le magazine Forbes avait classé Mohammed VI comme le septième monarque le plus riche du monde, devant Albert de Monaco (9e) et Elizabeth II d’Angleterre (12e). Plus tard, plusieurs médias ont rapporté que la fortune de Mohamed VI avait été multipliée par cinq au cours de ses neuf premières années sur le trône.
Plusieurs sources marocaines ont également déclaré à ce journal que le roi est le plus grand propriétaire foncier du pays, le plus grand propriétaire de terres urbaines et agricoles. Mais les mêmes sources admettent qu’elles n’ont aucun moyen de le prouver.
Le groupe de la famille royale présentera lors de la prochaine assemblée générale prévue le 25 mai prochain à ses actionnaires un résultat historique pour l’exercice 2020 équivalent à 302 millions d’euros, dépassant son précédent record établi en 2018, a publié jeudi le site numérique parisien Africa Intelligence.
Ce site, qui suit de près les comptes du roi, assure que la pandémie n’a eu aucun effet sur Al Mada. Cet enrichissement illicite et insolent tranche, à l’ombre de la pandémie de coronavirus, tranche nettement avec la paupérisation exponentielle des sujets marocains. Mais, le roi marocain n’en a cure. Et on devine aisément pourquoi…
Ali Oussi