La ministre de l’Environnement, Samia Moualfi à la Patrie News
«La valeur économique de nos déchets dépasse les 104 milliards DA»
Dans une longue interview que Mme Samia Moualfi a accordée à la Patrie News, la ministre de l’Environnement est revenue sur les actions que mène son département pour préserver le cadre de vie du citoyen. Une vision puisée des orientations du président de la République comme elle le fera savoir et qui s’articule sur plusieurs axes notamment la gestion des espaces verts, la préservation du littoral et la biodiversité marine ainsi que le tri des déchets et le recyclage. Des projets phares, inscrits dans le programme du gouvernement qui vont permettre de réussir la transition éco-sociale et écologique. Mme Moualfi a cité les expériences réussies en matière de recyclage des déchets, qui non seulement réduisent la pollution, mais permettent de réaliser des bénéfices en millions de dinars. D’ailleurs la valeur économique des déchets a augmenté actuellement à 104 milliards de dinars ! Le recours à l’économie verte et l’économie circulaire participe également à la création de la richesse avec l’apparition de plusieurs milliers de startups et des dizaines de milliers d’emplois. Sur le plan international, le département de Mme Moualfi veille également à porter haut la voix de l’Algérie pour plaider la préservation de la planète et défendre les intérêts du pays et ceux de l’Afrique dont les Etats, victimes de la pollution des pays industrialisés,subissent impuissants les conséquences sur le climat.
Interview réalisée par Soulef Biskri et Hayet Youba
La Patrie news : Le Président de la République a inscrit la préservation de l’environnement parmi les priorités de son programme. Quels sont les projets urgents que vous avez mis en chantier ?
Mme Moualfi Samia : Notre démarche pour la préservation de l’environnement est puisée de la vision nationale traduite par les orientations du Président de la République. Tous les chantiers que nous conduisons sont inscrits sur le registre de l’urgence, notamment ceux liés à l’engagement n°33 du chef de l’Etat, qui cite l’amélioration du cadre de vie du citoyen. Pour ce faire, nous, en tant que ministère de l’Environnement, nous travaillons de manière transversale avec d’autres secteurs, pour la concrétisation de tous nos projets et actions. Actuellement, nous avons plusieurs projets en cours dont celui de la transformation de la décharge d’Oued Semmar en jardin public, celui d’Oued El Harrach ou encore des chantiers liés aux espaces verts qui permettent d’atténuer plusieurs fléaux comme la pollution. Nous travaillons également sur l’amélioration du cadre juridique afin de participer à la relance de l’investissement. Dans ce cadre, nous avons proposé un certain nombre de textes juridiques en rapport avec le domaine de l’environnement. Ainsi, nous avons proposé la modification du Décret exécutif nº 06-198 du 31 mai 2006 définissant la réglementation applicable aux établissements classés pour la protection de l’environnement. Cette modification que toutes les entreprises classées attendaient leur sera une bouffée d’oxygène et conduira vers l’accomplissement d’un grand pas vers la création d’emplois. Ce décret permettra la reconduction, pour un délai d’une année, de la procédure de régularisation des établissements classés existants, n’ayant pas fait l’objet d’autorisation ou de déclaration d’exploitation. Il permettra également la simplification et l’allégement des procédures.
Vous venez de citer la décharge d’Oued Semmar, qui a souvent constitué un casse-tête pour les gestionnaires du secteur. Avez-vous trouvé une solution définitive à ce dossier ?
Oui bien sûr. La décharge d’Oued Semmar a constitué un des plus grands problèmes environnementaux de la capitale. Cette décharge sauvage était source d’entraves administratives, de problèmes de santé mais aussi de graves problèmes pour les agriculteurs adjacents. Nous ne manquerons donc pas cette occasion pour souligner l’importance du projet d’Oued Semmar dont la finalisation des procédures techniques et administratives est en cours avant son transfert à la wilaya d’Alger pour son exploitation comme parc urbain. C’est grâce à la stratégie du ministère de l’Environnement, qui a déployé tous les moyens que ce problème a trouvé une solution.
Je rends ici hommage à toutes les personnes qui sont passées par le ministère de l’Environnement et qui ont pris part à l’élaboration et à la réalisation de ce projet permettant l’éradication de la décharge d’Oued Semmar. C’est là un projet faramineux, le projet du siècle et je pense que l’Algérie est le seul pays d’Afrique qui a réussi à transformer une décharge publique en un parc urbain. Il ne reste actuellement que quelques problèmes administratifs et techniques pour faire le transfert à la wilaya d’Alger et lancer l’exploitation. Ce parc sera un véritable exutoire pour les familles algériennes. Ce projet qui comprend aussi une station de traitement des lixiviats de la décharge et prévoit l’utilisation des déchets comme source d’énergie et du biogaz sera récupéré à partir des déchets pour produire de l’électricité pouvant servir à alimenter la région et ses environs. Nous espérons que dans ce projet, l’expérience de transformation des décharges publiques en parcs, sera généralisée à travers l’ensemble du territoire national.
La supervision de l’aménagement des berges d’Oued El-Harrach a été confiée à votre département aussi. Où en est le projet ?
La réhabilitation et l’aménagement d’Oued El Harrach est un autre projet phare de la capitale qui est en cours de réalisation. Les travaux se poursuivent afin d’accélérer le rythme de la réalisation du projet, conformément aux récentes instructions du Président de la République, et ce, en collaboration avec d’autres secteurs comme l’Industrie, et les Ressources en eau, l’énergie et le ministère de l’Intérieur à travers les 4 walis d’Alger, Blida, Médéa et Boumerdès. Nous travaillons d’arrache-pied pour réaliser ce projet dans les délais parce qu’il s’agit là d’un projet qui va ramener un plus pour la capitale. Il est vrai qu’il existe énormément de contraintes et des problèmes techniques et administratifs mais avec la volonté politique qui existe et celle qui anime tous les cadres intervenant sur le terrain, que je salue au passage, je reste confiante quant à notre réussite.
Pour réduire les couts faramineux des centres d’enfouissement techniques et l’anarchie des décharges publiques, vous avez plaidé en faveur du tri sélectif des déchets en amont. Ce qui permet aussi le recyclage. Quelles sont les contraintes et comment y remédier ?
Cette démarche est en train de prendre du chemin. Pour votre information, nombre de communes s’adonnent déjà au tri sélectif, qui est inscrit dans le cadre d’une stratégie imprégnée des orientations du Président de la République et ayant pour objectif la mise en œuvre du plan d’action du gouvernement sur le volet relatif à l’environnement et au développement durable. Cette stratégie s’articule autour de deux grands axes : primo, la transition éco-sociale, dans laquelle il faut se concentrer sur l’amélioration du partenariat avec la société civile et la promotion de l’éducation environnementale dans la société, notamment auprès des jeunes et des écoles. Secundo, la transition écologique, dans laquelle il est mis l’accent sur le développement de l’économie verte. Dans cette stratégie, nous privilégions le tri sélectif non seulement pour limiter autant que possible le recours au CET dont les couts sont élevés et sont générateurs de fuite de lixiviats et de contamination des nappes phréatiques. Mais aussi eu égard aux énormes bénéfices et richesses en économie et emplois qu’il apporte et qu’il faudrait exploiter. Nous agissons donc sur deux fronts. L’un au niveau des collectivités locales et des directions de l’environnement de wilayas afin qu’elles puissent promouvoir le tri sélectif à la source et l’autre au niveau du citoyen qu’il faudrait sensibiliser afin de développer la culture du tri sélectif. Nous enregistrons plusieurs expériences réussies en la matière comme par exemple celle qui a été initiée tout récemment par la direction de l’environnement de Blida au niveau des cités clôturées depuis une année et qui a été couronnée par des résultats encourageants. Cette expérience a permis à l’entreprise de gestion des CET de Beni Merad, en charge de la collecte et du tri des déchets recyclables de la wilaya, de réaliser pas moins de 100 millions de dinars de bénéfices, en 2021, tout en ambitionnant de doubler ce chiffre, durant cette année 2022.
Nous nous déployons également de façon à élargir le tri sélectif des déchets avec plusieurs communautés de la société, notamment les universités, les cités et quartiers tout en recourant au rôle fondamental de la société civile. Aussi pour aider les CET à prendre en charge les lixiviats, nous avons inscrits dans le cadre du fonds national de l’environnement et du littoral, la réalisation de stations de traitement.
Je voudrais souligner par ailleurs, que plusieurs projets-pilotes et des expériences ont été menées au niveau des wilayas et ont été couronnées par des résultats encourageants. Prenons comme exemple le projet «l’administration contribue à la récupération», appliqué par huit ministères, et qui a permis de récupérer plus de 27 tonnes de papier et cartons. Il y a aussi le projet de démonstration intitulé «quartier propre», centré sur les déchets ménagers pour initier les citoyens de 13 wilayas, au tri sélectif. Ce projet est actuellement en cours de restructuration de sa démarche stratégique. Enfin, des expériences de tri sélectif initiées par les directions de l’environnement au niveau local et l’Agence Nationale des déchets : Blida, Alger, Oran, Boumerdes, Tizi-Ouzou, etc., outre des formations et des journées de sensibilisation dédiées au thème du tri sélectif. L’amélioration du cadre de vie dans les quartiers urbains et les nouvelles villes est aussi un des grands défis inscrits dans notre stratégie de l’environnement et du développement durables. A cet effet, mon département a élaboré, en collaboration avec le ministère de l’Habitat, de l’urbanisme et de la ville, une feuille de route sur l’amélioration du cadre de vie du citoyen au niveau des cités et des villes nouvelles. Elle a été adoptée en conseil des ministres, le 30 janvier 2022. Cette feuille de route est basée sur les principes du respect des règles du développement durable dans les zones urbaines avec une veille sur la protection et le développement des espaces verts, outre son rôle de gestion des déchets ménagers et l’élaboration d’une charte de la citoyenneté environnementale.
L’économie verte et l’économie circulaire sont deux concepts en vogue dans la lutte contre la pollution et le gaspillage des ressources naturelles .Comment y parvenir ?
L’Algérie a déjà adopté les deux concepts des économies verte et circulaire à l’instar des autres pays du monde. Il s’agit d’une obligation face aux problèmes que connaît actuellement la planète à l’exemple du changement climatique. Mais la démarche n’est pas aisée et il faudra un gros travail en amont pour expliquer que le déchet constitue une richesse. Actuellement, le ministère de l’Environnement a adopté une stratégie qui se base sur la lutte contre le gaspillage et la pollution afin d’améliorer le bien-être humain du citoyen, réduire les risques environnementaux et faire face à la pénurie de ressources. Il est important de souligner que l’économie verte ne saurait se limiter à la gestion et la valorisation des déchets. Bien plus, dans notre stratégie, nous orientons aussi nos efforts vers les ressources hydriques de façon à ne pas les polluer, à les rationaliser, avec l’amélioration de leur efficacité, le secteur des transports en commun par la veille à une efficacité énergétique élevée, la promotion des normes économiques et de qualité de l’habitat et la réduction de l’exploitation des matériaux naturels, en remplaçant les matériaux primaires, afin de prolonger la durée de vie des produits.
La gestion des déchets étant un maillon important dans l’économie circulaire, nous envisageons à l’immédiat d’augmenter la valeur économique des déchets à 104 milliards de dinars, après qu’ elle ait été fixée à 12 milliards de dinars en 2020, en créant 8 000 micro-entreprises pouvant recruter près de 40 000 personnes sur une durée de 5 ans, notamment dans la collecte, la transformation et la valorisation des déchets et accompagnement des porteurs de projets dans ce domaine. Nous encourageons également les investissements dans le domaine de la gestion des déchets, les porteurs de projets, les innovateurs, les startups et des PME/PMI. Et cela afin que cette économie verte puisse assurer la réduction des coûts, la conservation des ressources et la création de richesses ainsi que réduire l’exploitation des matériaux naturels, en remplaçant les matériaux primaires, en prolongeant la durée de vie des produits, en minimisant les déchets et en leur donnant une seconde vie par la réutilisation, le recyclage ou la valorisation.
L’Algérie qui possède une grande façade sur la méditerranée, est directement concernée par la réglementation internationale sur la préservation du littoral et la biodiversité marine. Quels sont les dispositifs mis en place pour la conservation de la biodiversité et la gestion durable des ressources naturelles dans le bassin méditerranéen ? Que reste-t-il à faire ?
Je commencerai par la deuxième partie de la question, pour dire qu’il reste beaucoup de choses à faire. Il faut redoubler les efforts et les unifier pour protéger notre littoral. Il faut sensibiliser le citoyen, l’universitaire, l’industriel,… Il faut que toute la société prenne part à cette importante démarche de lutter contre la pollution marine. Car face à cette situation, il n y a pas que la responsabilité des institutions mais aussi celle du citoyen. L’Algérie, avec ses 1 622 Km de linéaire côtier, est l’un des 34 sites importants de la biodiversité dans le monde. Notre pays abrite une large diversité de paysages remarquables, tels que des zones humides, des forêts, des dunes côtières, des îles et des îlots, des aires marines, des prairies de posidonie etc. L’Algérie a par ailleurs promulgué une loi relative à la protection et la préservation du littoral et la création du commissariat national du littoral. Nous avons mis en place également un dispositif chargé de l’organisation de la lutte contre les pollutions marines accidentelles, dénommé TELBAHR. Par ailleurs, le gouvernement a adopté la Stratégie et Plan d’Actions Nationaux pour la Biodiversité, et trois rapports nationaux de surveillance et d’évaluation intégrées IMAP ont été élaborés. Dans le même cadre il a été procédé au lancement du projet dénommé Protection de l’environnement et de la biodiversité du littoral algérien en partenariat avec la Coopération allemande ainsi que l’actualisation de la Stratégie Nationale de la Gestion intégrée des Zones Côtières en 2021. L’Algérie fait partie des pays de la méditerranée qui ont bénéficié du soutien du projet «Western Mediterranean Region Marine Oil and HNS Pollution Cooperation» (West MOPoCo) au même titre que l’Espagne, la France, l’Italie, Malte, le Maroc et la Tunisie. Ce projet est fondé sur un effort interrégional avec la participation du Centre régional Méditerranéen pour l’intervention d’urgence contre la pollution marine accidentelle (REMPEC) pour la Méditerranée, l’Accord de Bonn pour la mer du Nord et de la Commission d’Helsinki (HELCOM) pour la Baltique. Lors de la troisième conférence ministérielle du Dialogue 5+5 de la Méditerranée occidentale, tenue le 10 mars à Valence (Espagne), j’ai pris part aux débats sur des questions clé de la méditerranée, notamment l’eau et les changements climatiques. J’ai aussi évoqué le rôle de l’Algérie dans la préservation des eaux et la réduction des effets des changements climatiques, voire le renforcement de la coopération dans la Méditerranée occidentale dans le cadre de la stratégie de gestion des eaux et le plan d’action adoptés lors des deux premières conférences ministérielles. Nous avons appelé également, lors de la conférence ministérielle sur les déchets marins et la pollution plastique en septembre 2021, à créer un comité de négociation intergouvernemental devant aboutir à l’adoption d’une approche globale reposant sur l’assistance technique et financière, en fonction des conditions propres à chaque pays, afin de limiter les déchets marins et la pollution plastique. L’Algérie partage cette vision avec tous les pays africains victimes de la pollution marine due aux déchets plastiques, et ces pays œuvrent, la main dans la main, pour réaliser cet objectif. Du point de vue réglementaire, notre pays a promulgué plus de 9 lois intervenant dans la préservation, la protection des différents écosystèmes (Marins et côtiers, humides, montagneux, steppiques, oasiens etc.) et plusieurs textes réglementaires. Aussi plusieurs institutions sous tutelle ont été créées et chargées de la mise en œuvre de la politique du secteur en matière de protection de l’environnement.
Les espaces extérieurs des nouvelles cités de logements aidés (LPP, LSP, LPA , AADL et social) sont laissés sans embellissement. Quelles sont vos options ?
La question des espaces verts est aussi au centre des préoccupations du chef de l’Etat. Car ces espaces permettent d’atténuer de nombreuses contraintes dans les villes et qui sont d’ordre social, économique et environnemental. Les espaces engendrent des services éco systémiques et du sentiment de bien-être. Ils permettent également d’atténuer plusieurs fléaux comme la pollution et l’accroissement des températures ainsi que la préservation de la biodiversité. Pour mettre à exécution les orientations du chef de l’Etat, nous avons préparé, en collaboration avec le ministère de l’Habitat, un projet lié à la gestion des espaces où nous avons proposé des solutions et des thématiques. Ce projet a été présenté devant le gouvernement et le conseil des ministres et une convention entre le ministère de l’environnement et celui de l’habitat,a été signée. Il s’agira pour un début de lancer des projets pilotes sur quatre sites représentant le nord, l’est, l’ouest et le sud. Il y aura des expériences phares où les projets sont déjà terminés. Il s’agira d’instaurer de nouvelles méthodes pour la gestion de nos cités et d’essayer de trouver sensibiliser pour éviter la dégradation de nos cités. Concernant les espaces verts, il y a aussi lieu de citer l’enrichissement de la loi n°07-06 du 13 mai 2007 relative à la gestion, à la protection et au développement des espaces verts. En effet et dans un souci d’améliorer le service public et d’alléger les procédures, comme l’a exigé le chef de l’Etat avec le transfert de certaines compétences des administrations centrales aux administrations locales, il est proposé d’instituer une commission de wilaya des espaces verts chargée d’émettre un avis et d’examiner les dossiers de classement des catégories d’espaces verts dont le classement est prononcé par le wali ou le P/APC.
Vous avez participé aux travaux de la COP26 de l’ONU sur le climat à Glasgow .Quelle est votre appréciation sur les débats et les résolutions prises ?
Lors de la COP26 de l’ONU sur le climat à Glasgow, notre pays, fortement représenté à travers le ministère des Affaires étrangères et celui de l’Environnement, a plaidé pour la préservation de la planète. Et cela à travers notamment la recherche de résultats efficaces et justes permettant la mise en œuvre sur le terrain de l’accord de Paris et la prise en considération des intérêts des pays les plus touchés par les changements climatiques, à savoir les pays africains et ceux en voie de développement. Nous avons relevé aussi la nécessité de créer un cadre adéquat reposant sur des mécanismes permettant à tous les pays membres de l’accord de Paris de tirer profit des opportunités offertes par le marché du carbone, en sus des autres initiatives pertinentes. Nous avons rappelé également qu’à l’instar de plusieurs pays dans le monde, l’Algérie souffre de l’aggravation des phénomènes climatiques extrêmes, à l’image de l’augmentation des températures moyennes et des vagues de chaleur, de la désertification, de la dégradation des sols, de la rareté des ressources hydriques et des pluies diluviennes qui sont à l’origine de pertes humaines et matérielles considérables. Nous avons souligné à cette occasion, que l’Algérie qui œuvre à participer à la réalisation des objectifs tracés par l’accord de Paris et compte tenu de ses moyens limités et de l’accroissement des besoins de sa population, a toujours besoin de l’appui technique et financier nécessaire en vue du respect intégral des cadres internationaux adoptés dans la lutte contre les changements climatiques et les conséquences négatives de ce phénomène. Et cela notamment pour le développement des capacités humaines des secteurs concernés pour leur permettre d’évaluer les effets des activités qu’ils mènent concernant l’adoption de normes d’efficacité qui leur permettent, le cas échéant, de prendre les mesures et les dispositifs nécessaires pour corriger les lacunes en termes de maîtrise des programmes relatifs à cet aspect. Il est important de rappeler que l’Algérie a pris nombre de mesures, dont l’adoption d’un Plan national Climat (PNC) qui comprend 155 actions en matière d’atténuation, d’adaptation et de gouvernance. Elle a également adopté la réhabilitation et l’élargissement du Barrage vert, en portant la superficie de ce couvert végétal de 3,7 à 4,7 millions d’hectares, pour faire face au phénomène de désertification. Elle a également adopté un programme national de reboisement, à travers l’initiative «Un arbre pour chaque citoyen», pour planter au moins 43 millions d’arbres, ainsi qu’un programme pour convertir 150 000 véhicules au gaz de pétrole liquéfié (GPLc), et la création de structures nationales pour concrétiser des projets stratégiques pour la production de l’énergie propre. A souligner aussi que notre pays s’est engagé à réduire les émissions de GES de 7% sur Fonds propres en assurant sa disponibilité à augmenter cette ambition à 22 % au cas où il serait bénéficiaire des appuis technique et financier ainsi que des transferts technologiques nécessaires.