La politique américaine envers l’Algérie «constante et stable», affirme David Schenker
La visite du sous-secrétaire d’Etat américain en charge des questions du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord au département d’Etat, David Schenker, en Algérie, a été une occasion non seulement de rappeler « la profondeur des relations bilatérales historiques qui datent des années 1950 lorsque John Kennedy avait annoncé, dans son discours de 1957, le soutien à l’indépendance de l’Algérie », mais, et aussi, de rassurer quant à l’avenir de ces relations.
« En dépit du fait que chaque administration américaine dispose de prérogatives différentes, cette dernière reste +constante et stable+ en ce qui concerne les approches relatives à l’Afrique du Nord, notamment l’Algérie qui joue un rôle pionnier et fructueux dans le continent »., a affirmé à ce propos, ce jeudi, David Schenker.
Schenker a précisé, dans ce sens, que « les administrations américaines successives, aussi bien républicaines que démocrates, ont participé au renforcement des relations avec l’Algérie », relevant « e partenariat et la coopération stratégique avec l’Algérie notamment dans le domaine économique ».
Le responsable américain a mis en exergue la coopération diplomatique entre les deux pays, «la diplomatie algérienne ayant contribué, il y a 40 ans, à la libération de 52 diplomates américains pris en otages par l’Iran pendant 444 jours».
« Washington, qui a œuvré de concert avec l’Algérie pour intervenir comme médiateur en vue de mettre un terme à la guerre entre l’Ethiopie et l’Erythrée en 2000, a soutenu le rôle pionnier de l’Algérie dans la conclusion de l’accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus de l’Algérie en 2015 », a-t-il poursuivi.
Maintenir la même approche
Qualifiant les relations algéro-américaines dans le domaine économique de «fructueuses de part et d’autre», M. Schenker a prédit que la nouvelle administration élue sous la direction de Joe Biden maintiendra «la même approche», à la faveur des changements survenus au niveau des lois économiques en Algérie pour attirer davantage l’investissement étranger.
«Nous œuvrons aujourd’hui à aller de l’avant pour renforcer l’investissement américain direct en Algérie», a-t-il soutenu.
Evoquant le domaine commercial, il a affirmé que l’Algérie dispose de potentiel pour jouer «un rôle important» en la matière tant en Afrique qu’en Europe, un critère essentiel que les Etats unis tiennent en compte.
Au volet sécuritaire, il a réaffirmé l’engagement de Washington à le renforcer entre les deux pays notamment en matière de lutte antiterroriste.
Etayant ses propos concernant les engagements des Etats unis avec l’Algérie, le sous-secrétaire d’Etat américain adjoint a évoqué, outre la visite de l’actuelle délégation américaine, celle effectuée en octobre dernier par l’ancien Secrétaire américain à la Défense, Mark Thomas Esper et en septembre par le chef du commandement des Etats-Unis pour l’Afrique (Africom), le Général Stephen J. Townsend.
Un «membre important et dirigeant au sein de l’Union africaine »
Le sous-secrétaire d’Etat américain a également mis en avant la place importante qu’occupe l’Algérie en Afrique en tant que «membre important et dirigeant au sein de l’Union africaine ainsi que son rôle fructueux dans la région et son poids au niveau continental», grâce à sa position géographique, sa superficie et sa composition sociale (70% de jeunes).
Le responsable a souligné que le partenariat américano-algérien «est beaucoup plus profond que la coopération politique et sécuritaire», annonçant que son pays participera en tant qu’invité d’honneur à la Foire internationale d’Alger prévue cette année, où les entreprises américaines exploreront des partenariats gagnant-gagnant avec leurs homologues algériens.
«Il existe de nombreuses entreprises américaines en Algérie qui créent des opportunités d’emploi et une croissance économique dans plusieurs secteurs, tels que l’industrie pharmaceutique et le secteur de l’énergie».
«Les Etats-Unis établissent quotidiennement des relations entre les deux peuples dans les domaines de l’éducation, de la culture et des arts, en sus de nombreux autres domaines», a-t-il rappelé.
Et d’ajouter: «nous avons de nombreux points en commun et vouons un respect profond et durable pour le gouvernement et le peuple algériens. Nous espérons poursuivre notre précieux partenariat dans les années à venir».
Aucune intention de Washington d’établir une base militaire au Sahara Occidental
Le Sous-secrétaire d’Etat adjoint américain en charge des questions du Proche-Orient, David Schenker a affirmé ce jeudi à Alger, que les Etats Unis n’envisageaient pas d’établir une base militaire au Sahara Occidental, tel que relayé récemment dans plusieurs rapports médiatiques marocains.
Lors d’une conférence de presse tenue, jeudi au siège de l’Ambassade américaine à Alger, en marge de sa visite en Algérie, M. Schenker a déclaré : «je tiens à être très clair : les Etats Unis ne sont pas en passe d’établir une base américaine au Sahara Occidental», précisant que «le Commandement des Etats-Unis pour l’Afrique (Africom) n’a pas évoqué le transfert de son siège au Sahara Occidental».
A.O