Lakhdar Rekhroukh, président de l’UNEP et PDG du groupe Cosider BTP : « Renouer avec la croissance, un challenge pour les entreprises publiques économiques »
Rappelant que les entreprises publiques économiques représentent, hors hydrocarbures et hors finances, entre 23 et 28% du PIB, sont confrontées à une multitude de contraintes majeures qui gênent considérablement leurs activités et les empêchent de mener leurs missions économiques et sociales de manière fiable.
Lakhdar Rekhroukh cite, à juste titre d’ailleurs, la dépénalisation de l’acte de gestion parmi les grandes difficultés rencontrées par les entreprises publiques économiques et appelle à : « libérer effectivement les initiatives de leurs dirigeants pour leur permettre d’exercer sans contraintes leurs missions au service de l’économie nationale ».
Le président de l’UNEP estime que des avancées été réalisées dans la dépénalisation de l’acte de gestion mais : « il y a encore à faire, les capitaux marchands sont-ils assimilables à l’argent du Trésor Public ? Tout le débat est là », a-t-il aussi indiqué.
En effet, pour qu’un gestionnaire d’une entreprise publique puisse être performant et, surtout, ‘concurrentiel’ face à des entreprises étrangères, il faudrait qu’il bénéficie des mêmes conditions de travail que le gestionnaire d’une entreprise privé ou étrangère, ce qui n’est pas encore le cas en Algérie.
Allant toujours dans le même sens, M. Rekhroukh propose la création d’une structure nationale chargée des participations de l’Etat, afin de réduire l’amalgame et les interférences qui interagissent dans la gestion du secteur public marchand et permettre ainsi une plus importante autonomie de gestion aux managers publics.
La création de cette structure serait suivie de la mise en œuvre d’un système d’évaluation, de suivi et de veille sur la viabilité des EPE afin d’éviter le financement des entreprises non viables.
L’environnement concurrentiel déloyal, le foncier industriel, la régulation du marché national et bien d’autres contraintes sont aussi évoquées par le président de l’UNEP qui propose en outre la création d’une plateforme d’information consacrée au foncier excédentaire des EPE et mener une réflexion profonde en vue de sa valorisation.
Dans le but d’améliorer et promouvoir la participation du secteur public marchand et d’entamer ainsi une reprise de la croissance, l’intervenant propose plusieurs solutions à même d’être inscrites facilement dans cette perspective.
A la fin de sa prise de parole, le président de l’UNEP, Lakhdar Rekhroukh n’a pas manqué de relever que la situation financière des entreprises publiques nécessite des mesures de soutien et de facilitations diverses afin de préserver l’emploi et de préserver l’outil de production et de réalisation national.
Tahar Mansour