L’Algérie détient des créances de 685 milliards d’euros auprès de la France : Les colons tueurs étaient aussi des voleurs
Puisque Macron, le président français, veut parler d’histoire, qu’il en soit ainsi. Mais, qu’il remette en cause l’existence de la nation algérienne relève sinon d’une légendaire mauvaise foi, du moins d’une ignorance crasse de la propre histoire de son pays.
Alors, une petite leçon d’histoire s’impose pour ce président qui a dû sécher ses cours au moment où on devait lui raconter comment sa « chère et douce France » a envahi l’Algérie de façon barbare et criminelle.
Tous les prétextes avancés à cette époque, et en ce moment aussi, ne résistent pas du tout à une analyse objective et pointue.
L’Algérie, surnommée à cette époque « grenier de l’Europe », souffrait de crises de famine aigues et récurrentes. C’est en effet notre pays qui fournissait tout le blé nécessaire aux besoins de ce peuple, dont une bonne partie, dénonçant publiquement les propos mensongers et provocateurs de Macron, nous en est reconnaissante jusqu’à ce jour. Mieux.
L’historien Abdelkrim Badjadja est bien placé pour en parler, en sa qualité d’ancien directeur du Centre des archives nationales. Sur les colonnes du journal Le Soir d’Algérie, il soutient en effet que la France doit une dette colossale à l’Algérie de pas moins de 684 milliards d’euros.
Cette estimation dénote la bonté et la générosité de notre peuple. Or, celui-ci n’a été « payé » en retour que par une criminelle entreprise génocidaire.
En effet, contrairement au Maroc et à la Tunisie voisins, où la France avait établi un simple protectorat, cette dernière a déployé en Algérie une cruelle colonisation de peuplement, assimilable à un véritable crime contre l’humanité, décrété « imprescriptible » jusqu’à ce jour.
A croire que la France, jalouse de notre passé glorieux et prospère, cherche à le falsifier à tout « prix ».
A ces mensonges éhontés, puisque Macron veut parler d’histoire et réveiller les vieux démons, il est un livre déjà lu durant ma prime jeunesse, écrit en 1961 par Michel Habart, donc par un français, et une année avant notre indépendance. Ce livre, qui m’avait énormément marqué, s’intitule « Histoire d’un parjure ».
Il raconte par le menu détail la trahison et l’ingratitude de la France. Sans parler des dizaines de milliers de tonnes de blé livrés régulièrement à la France, et jamais payé par celle-ci, ce livre évoque un inestimable trésor de l’ordre de 300 millions de franc-or détenu par la Régence d’Alger, et pillé par le général de Bourmont.
Cet énorme pactole, transféré vers la France dans de nombreux galions, doit être remboursé selon son estimation actuelle, sans compter les agios et les intérêts près de deux siècles après ce véritable pillage programmé. Un grossier calcul ne nous laisse pas loin de la somme de près de 700 milliards d’euros.
Les indemnités dues par la France à l’Algérie ont du reste été estimées par de nombreux experts et historiens à une somme supérieure à celle-ci. Mais, comme l’avait déjà souligné le président Tebboune, la fierté des Algériens fait qu’ils ne demandent aucune compensation matérielle et/ou financière.
Or, non content de profiter de la légendaire mansuétude des Algériens, Macron leur refuse les excuses qui leur sont dues quand il le fait avec les collabo-harkis, et va jusqu’à renier notre propre existence en tant qu’Etat-nation.
Cette attitude mesquine et méprisable dépasse très largement toutes les limites du tolérable.
Dans son livre, Michel Habart parle du génocide subi par le peuple algérien, qui est passé de 10 millions d’habitants en 1830 à moins de 2.500.000 en 1871. Que Macron, ami des banquiers et amateur de chiffres, nous explique cette « mortelle » courbe.
Mohamed Abdoun