L’Algérie face à un complot régional : mobilisation face aux menaces impérialistes
Par Abdelkader REGUIG*
La récente escalade des tensions entre le Mali et l’Algérie, marquée par l’incident du drone abattu à la frontière, n’est pas un simple différend bilatéral. Elle s’inscrit dans un vaste complot ourdi par des puissances étrangères déterminées à affaiblir l’Algérie, bastion de résistance aux ingérences néocoloniales. Dans mon article paru dans Le Quotidien d’Oran du 1er décembre 2013 sur la sécurité nationale, j’écrivais : « L’Algérie est parmi les pays les plus espionnés par les Américains. Elle est mise sur écoute par la NSA et figure parmi les cibles prioritaires selon Edward Snowden. »Derrière les manœuvres maliennes se cachent les pays du Golfe, le Maroc, la France et l’entité sioniste israélienne, unis par un objectif commun : encercler l’Algérie pour saper sa stabilité, son armée et son indépendance.
L’Algérie, historiquement garante de la sécurité au Sahel, a investi des milliards, partagé son expertise militaire et effacé les dettes du Mali pour préserver la stabilité régionale. Le Mali notre protégé est devenu un pion manipulé, Bamako, aveuglé par des promesses illusoires, se retourne aujourd’hui contre son bienfaiteur. Ce revirement soudain est orchestré par des acteurs externes : la France, humiliée par son expulsion du Sahel, finance une campagne médiatique et judiciaire contre Alger, tandis que le Maroc et Israël multiplient les exercices militaires provocateurs près de nos frontières. Le Mali n’est qu’une marionnette, instrumentalisée pour ouvrir un nouveau front sud contre l’Algérie, après les tensions artificielles créées à l’ouest (Maroc) et à l’est (Libye).
La France dévoile son visage néocolonial, Paris, qui se prétend champion des droits de l’homme, pratique un « deux poids, deux mesures » éhonté. Alors qu’elle expulse des diplomates algériens sous de faux prétextes, elle laisse les services marocains traquer impunément des opposants sur son sol – jusqu’à contraindre des dissidents comme Mustafa Adib ou Zakaria Moumni à fuir en Amérique. Cette hypocrisie révèle une logique coloniale persistante : l’extrême droite française ne supporte pas que l’Algérie, libérée de son joug en 1962, incarne une alternative souveraine, alignée avec les BRICS et la Russie, loin de l’OTAN et de la normalisation avec Israël.
Urgence : renforcer le front intérieur
Face à cette guerre hybride – médiatique, diplomatique et sécuritaire –, l’Algérie doit consolider son unité nationale. Les autorités doivent accélérer les réformes démocratiques pour harmoniser les relations associations-partis et repenser le rôle politique des associations, interrogeant ainsi les liens société civile-démocratie, tout en légitimant leur fonction d’émancipation populaire, de renforcement de la cohésion nationale et de protection contre les divisions exploitées par l’ennemi.
La léthargie a frappée notre « société civile » et partis politiques. Ils doivent jouer leur rôle de catalyseur et d’agent immunisant afin de structurer la société algérienne dans son ensemble contre « l’ennemi, d’où qu’il vienne. » Comme je l’écrivais dans « Sécurité nationale » du 1er décembre 2013, « il faut aller de l’avant pour attirer les foules au plan national et raffermir la sécurité nationale, fer de lance d’une Algérie stable.Notre pays est en danger, nos frontières aux quatre coins sont sur le qui-vive. » Les récentes manœuvres pour susciter des troubles sociaux ou instrumentaliser la crise migratoire rappellent les méthodes utilisées pour détruire la Syrie. Rappelons-nous : c’est notre cohésion qui a vaincu le terrorisme dans les années 90.
Région en feu : les appétits des puissances émergentes
La Libye, le Niger, le Mali… Chaque crise voisine est attisée par des acteurs externes. La Turquie et l’Iran étendent leur influence au Sahel, tandis que les pays du Golfe, alliés à Israël, financent des milices et des campagnes de désinformation. Tous voient en l’Algérie, puissance militaire et énergétique refusant toute allégeance, un obstacle à leurs ambitions.
Palestine, BRICS, Sahara occidental : pourquoi l’Algérie dérange
Notre soutien inconditionnel à la Palestine, notre refus de normaliser avec Israël et notre leadership dans la reconnaissance de l’État sahraoui font de nous une cible. Les mêmes puissances qui pillent l’Afrique veulent nous punir d’avoir rejoint les BRICS, symbole d’un monde multipolaire. Leur objectif ? Nous empêcher de devenir un pont entre l’Afrique et l’Eurasie post-occidentale.
Vigilance et résistance
Algériennes, Algériens, l’heure est grave. Derrière chaque « incident » frontalier, chaque « fake news », se cachent les services marocains, français ou sionistes. Ne tombons pas dans leurs pièges. Restons unis. Comme en 1962, comme dans les années 90, c’est notre unité qui fera échouer le complot. L’Algérie n’est pas la Syrie : notre armée, notre peuple et notre histoire nous protègent. Mais rien n’est acquis. La bataille pour notre souveraineté ne fait que commencer. Et comme le disait M’hamed Boukhobza : « La grandeur de ce peuple réside essentiellement dans sa capacité à produire continuellement des grands personnages, que ce soit dans le domaine de l’action intellectuelle, culturelle, politique, religieuse ou militaire. »
« J’ai une grande confiance dans le peuple. Si on lui dit la vérité, on peut compter sur lui pour faire face à n’ importe quelle crise nationale. L’important est de lui présenter la réalité des faits. » Abraham Lincoln
Abdelkader REGUIG*
Président de l’Ordre des Ingénieurs Experts Arabes.( ORAREXE ) Genève Suisse Suisse.
Émail: orarexe @gmail.com