L’Algérie s’impose en partenaire respecté : Lorsque l’Otan foule le sol algérien après Lavrov
En s’engageant à respecter la traditionnelle règle de l’équidistance dans ses relations internationales, l’Algérie récolte des résultats extrêmement probants sur le terrain. Recevoir l’un des plus hauts responsables de l’OTAN au lendemain de la visite du chef de la diplomatie russe et s’entretenir avec le MAE ukrainien la veille du déplacement de Sergueï Lavrov, est un défi que peu ont pu relever en ces temps incertains. C’est pourtant ce qui s’est produit ces trois derniers jours à Alger. Ramtane Lamamra et son homologue ukrainien ont eu un entretien téléphonique il y a trois jours. Les deux hommes s’étaient rencontrés, quelques semaines auparavant, à Varsovie lors d’un déplacement effectué par un groupe de MAE désigné par la Ligue arabe. Bien que le contenu de la communication téléphonique de lundi n’ait pas été révélé, il est évident que la crise ukrainienne et ses répercussions ont été abordées par les deux diplomates. Le fait notoire est le timing de ce contact, qui a eu lieu la veille du déplacement de Sergueï Lavrov en Algérie. Cette visite en elle-même revêt le caractère d’un événement important dans le contexte international actuel. Elle le devient cependant encore plus lorsque Vladimir Poutine adresse une invitation à son homologue algérien et qu’un haut responsable de l’Alliance atlantique arrive à son tour au pays au lendemain du départ de Lavrov.
Tous ces faits n’auraient pu à l’évidence se produire sans la constance de la position équidistante de l’Algérie à l’égard de tous les pays étrangers. Dans la crise russo-ukrainienne, il faut reconnaître que le pays a su aussi préserver sa neutralité, pour éviter de prendre position, même de manière détournée, pour l’une des parties en conflit. Le maintien de cette équidistance est aujourd’hui reconnu et apprécié. C’est ce qui a permis, pour l’exemple, à l’Algérie de garder son rôle primordial dans le dossier libyen et malien et de mener avec succès l’une des plus grosses opérations entreprises, ces dernières années, au sein de l’Union africaine (UA). Les approches suivies par l’Algérie avec ses partenaires africains, ont su convaincre une partie des membres de l’organisation de geler l’inclusion d’Israël en qualité d’observateur et de stopper ainsi sa progression dans son enceinte. D’autres résultats pourraient se faire aussi rapidement, compte tenu des recompositions en cours dans la région et à travers le monde.
Amel Zineddine