‘’L’Algérie, un risque pour la sécurité de l’Europe’’, estime l’OTAN
Et voilà, après avoir rameuté ses pairs de l’UE pour faire fléchir l’Algérie, c’est l’OTAN qui s’en mêle maintenant et ‘pond’ un rapport ‘’confidentiel’’ que dévoile (?) une version germanophone du site d’information américain ‘Business Insider’.
Le chemin a été long avant que l’information ne soit reprise par un site francophone (Agence Ecofin), une agence africaine d’information économique basée à Yaoundé et à Genève.
Le document ‘confidentiel’ de l’OTAN comporte une menace à peine voilée en direction de l’Algérie, une mise en garde aussi car : « l’OTAN estime que l’Algérie pourrait copier la Russie et utiliser ses livraisons de gaz aux pays d’Europe du Sud comme une arme géopolitique ».
Le rapport date du début du mois de juin en cours et qualifie l’Algérie de ‘risque pour la sécurité de l’Europe, la menace provenant des livraisons de gaz algérien aux pays de l’Europe du Sud, particulièrement l’Espagne’.
Continuant son analyse, le rédacteur du document affirme « qu’il y a un risque que l’Algérie utilise ses livraisons de gaz comme moyen de pression politique, à l’instar de la Russie. Cela représenterait un risque pour la résilience politique et économique de l’Europe. A long terme, cela menacerait le statut de l’Algérie en tant que fournisseur d’énergie pour l’Europe », rien que cela !!
Pour étayer ses dires, l’OTAN rappelle que ‘la sécurité énergétique est considérée depuis de nombreuses années comme un facteur important en matière de politique étrangère et de sécurité, y compris au sein de l’OTAN’, et là, la menace est à peine voilée même si, note l’agence Ecofin, aucune solution n’a été donnée dans le document.
Pourtant l’Algérie n’a jamais menacé de rompre ses livraisons de gaz à l’Espagne sauf si cette dernière en vendait une partie à une tierce partie, ce qui rendrait caduques les contrats signés entre les deux pays, alors pourquoi cette panique ‘européenne’ ? Car il faut dire qu’arriver à parler de l’Algérie comme étant une menace potentielle pour l’Europe – à l’instar de la Russie- dénote une panique incontrôlable de la part des dirigeants de l’OTAN.
Il ne faut pas non plus faire confiner la crise entre l’Algérie et l’Espagne juste à cause du revirement de l’Espagne concernant le dossier sahraoui, il faudrait la situer surtout dans son contexte mondial actuel, notamment avec la guerre entre la Russie et l’Ukraine. L’Algérie a su garder une position plutôt neutre dans cette guerre, mais on lui reproche surtout de ne pas avoir rompu ses relations avec la Russie. Il ne faut pas oublier non plus la visite du ministre des affaires étrangères russes, Serguei Lavrov en Algérie au début du mois de mai 2022, une visite qui a été suivie le lendemain, étrangement, de celle du général de corps d’armée, Hans-Werner Weirmann, directeur général de l’Etat-Major militaire international de l’Organisation du Traité de l’Atlantique du Nord (OTAN).
A cette époque déjà, le gaz algérien était considéré comme une alternative sérieuse pour remplacer le gaz russe en cas d’accord entre les pays européens pour son boycott. La confirmation des bonnes relations entre l’Algérie et la Russie fait peur et tous les moyens sont bons pour faire fléchir l’Algérie et, surtout, éviter qu’elle prenne la décision de rompre ses contrats de livraison de gaz avec l’Espagne, puisque, avec l’Italie, tout marche à merveille.
Jusqu’à maintenant, les pays européens n’ont pas encore réussi à se mettre d’accord sur la démarche à adopter vis-à-vis du gaz russe et l’OTAN, drivé par les américains, essaie de faire peur à l’Algérie pour donner plus de courage aux européens afin de boycotter les hydrocarbures russes.
En fait, l’Algérie, en-dehors du problème russe, ne peut en aucun cas constituer une menace pour la sécurité énergétique de l’Europe même si elle arrête de livrer son gaz à l’Espagne qui ne représente d’ailleurs que 40% des importations espagnoles. Encore même pour sa sécurité tout court, l’Algérie ayant affirmé et confirmé à chaque fois sa volonté de vivre en paix avec tous ses voisins, mais ne se laissera jamais marcher sur les pieds ni n’acceptera que sa dignité soit bafouée.
Tahar Mansour