L’arrestation de quatre espions précipite son départ : Le Président Macron limoge Bernard Émié
La Direction générale de la sécurité extérieure française (DGSE) change de tête. Le Président français Emmanuel Macron a limogé le chef du renseignement intérieur, Bernard Emié.
Lors du Conseil des ministres, tenu ce mercredi, le Président Macron a nommé le chef du renseignement intérieur, Nicolas Lerner, pour lui succéder. C’est la première fois que le dirigeant d’un service de renseignement intérieur prend la tête du renseignement extérieur du pays.
En somme Bernard Émié a été la victime collatérale de l’ « aveuglement » de ses propres services. Les raison ? Le journal « Le Monde » évoque les récentes déconvenues qui se sont produites au Sahel ou sur le dossier ukrainien qui ont fini par « avoir raison de la longévité de M. Emié ».
En effet, il est reproché à la DGSE de na pas avoir « vu venir l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ni anticiper les coups d’État successifs au Mali, au Burkina Faso et au Niger. Un signe de plus du déclassement stratégique subi au Sahel par l’ex-puissance coloniale ».
Ce départ intervient également au moment où quatre informaticiens français disposant de passeports et visas diplomatiques ont été arrêtés, début décembre, par les autorités du Burkina Faso dans la capitale Ouagadougou.
La presse française rapporte que ces « quatre informaticiens » sont suspectés par « les autorités burkinabè d’être des agents du renseignement venus mener des actions d’espionnage ». Une arrestation ayant précipité le « limogeage » de l’ancien ambassadeur de France en Algérie, Bernard Émié.
Ce même Émié, qui avait dévoilé juillet dans une interview accordée au journal « Le Point » sous le titre « Bernard Emié : Notre héritage, c’est la clandestinité », les méthodes de recrutement de la DGSE, notamment comment sont ciblés les futurs « informateurs ».
« Nous recrutons aussi de façon traditionnelle des sources humaines, qui parfois choisissent de nous informer parce qu’elles sont en désaccord avec le régime politique de leur pays ou tout simplement pour des motifs très terre à terre, l’argent, la vengeance, les frustrations… ».
En somme, la DGSE cible ses « informateurs » parmi les « dissidents politiques », les « frustrés » ou les « opprimés » du système politique. Le recrutement change en fonction des « situations » et des pays. Le plus souvent, les « agents »- ou sources- sont femmes de ménages, cadres dans des entreprises, des ministères, etc… Ils sont recrutés et formés pour leur proximité avec certains documents.
Smail Rouha