Le célèbre pont d’El Kantara
La voie d’accès à la ville
Il fut la voie d’accès principale de Constantine et le lieu des principaux assauts de la ville aussi. En 1185, tous les ponts romains sont détruits, mais le pont d’El Kantara est restauré et redevient fonctionnel, il sera à nouveau détruit, en 1304.
Salah Bey décide de le remettre en l’état, il confie donc sa reconstruction en 1792 à l’architecte Bartolomeo. Ce dernier commence alors par restaurer l’aqueduc romain en siphon qui était inclus au pont. Désormais, l’ouvrage permet d’alimenter les citernes de la ville depuis le djebel El Ouach. Pour le reste des travaux, on prélève les pierres nécessaires sur les ruines de l’amphithéâtre romain.
Sous l’occupation française plus précisément en 1836, les troupes du général Trezel tentent lors de la première expédition contre la ville de faire sauter la porte qui ferme le pont mais l’assaut est repoussé et de nombreux soldats trouvent la mort dans leur chute au fond des gorges.
Malheureusement, le pont ne résistera pas longtemps puisque le 18 mars 1857, au passage d’un détachement d’infanterie, les deux piliers soutenant le pont du côté de la ville s’effondrent, laissant subsister 21 mètres de chaussée et entraînant, dans leur chute, le siphon qui amenait, à la Casbah, les eaux de djebel El Ouahch. Comme ce qui restait du pont était fragilisé et dangereux, le génie militaire conçut l’idée de le démolir à coups de canon. On mit deux pièces en batterie sur la grande voûte naturelle du Rhumel et, en présence de toute la population, le 29 mars 1857, à midi, on ouvrit le feu contre les deux piliers du pont demeurés debout. Il ne fallut pas moins de quarante coups pour faire s’écrouler, à grand fracas, le pont d’El Kantara.
Des travaux sont à nouveau entamés et durent trois années mais également au début du XIXe siècle, puisque en 1951, une partie du revêtement en «fonte» de l’arche métallique s’étant effondrée, la municipalité en profite pour entreprendre de grands travaux et élargir, à la fois, les trottoirs et la chaussée, donnant naissance à l’ouvrage que l’on connaît aujourd’hui.
Les dimensions du pont d’El Kantara sont impressionnantes. Il mesure, en effet, 128 mètres de long et domine le Rhumel d’une hauteur de 125 mètres. Il se compose de deux piles de maçonnerie édifiées sur chacune des rives du ravin distantes de cent (100) mètres au niveau du sol et reliées par une arche de 56 mètres de portée.
Aujourd’hui, le quartier proche du pont est connu sous le nom de Bab El Kantara car le pont était effectivement fermé par une porte.
IN MÉMORIA