Le chef de l’Etat sur le rendement du gouvernement : Bons points pour les uns, mauvaise appréciation pour les autres
Lors de sa dernière rencontre avec des représentants de la presse nationale, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a donné de bons points à certains ministres, accordé un délai de grâce à d’autres et estimé que quelques-uns ne sont pas à la hauteur des missions qui leur sont confiées. Il a précisé que le rendement des membres du gouvernement est évalué sur les critères de l’efficacité et la rapidité à exécuter les décisions afférentes à leurs secteurs, prises en Conseil des ministres. A ce titre, le chef de l’Etat a cité en bon exemple, le ministre du Travail, de l’Emploi et de la sécurité sociale, Youcef Cherfa, qui a mis en application, de son avis, avec grande célérité la mesure portant attribution d’une allocation chômage au primo-demandeurs d’emploi, avec en prime une couverture sociale et une carte Chifa. Une bonne appréciation aussi pour le ministre de l’Habitat, qui a livré, dernièrement, son bilan trimestriel
Ce sont là presque des cas isolés. Des annonces fortes de la présidence de la République n’ont pas retenti sur la vie du citoyen, qui souffre durement d’une augmentation abusive et injustifiée des prix des produits de large consommation. La pomme de terre s’affiche désormais dans une moyenne de 140 Da, la laitue à 300 DA… la viande de bœuf à 1700 DA ; le poulet à 450 DA…. Il devient de plus en plus à remplir le couffin avec les articles de base, hors de portée des revenus moyens à bas ou carrément indisponibles comme l’huile de table et le lait en sachet. Au registre de la régulation du marché et la lutte contre la spéculation, le ministre du Commerce, Kamel Rezzig, a clairement failli. Conséquence : une implosion sociale en perspective, à cause de l’érosion continue du pouvoir d’achat, en parallèle d’une inflation galopante, défiant des paramètres économiques exogènes et endogènes.
Le dossier de l’importation des véhicules neufs reste en suspens au grand dam des concessionnaires, mais aussi des utilisateurs, condamnés à rouler avec des véhicules ayant roulé des centaines de milliers de kilomètres. Le parc automobile vieillissant fait pourtant flamber le marché de l’occasion. L’année 2022 est dédiée à la relance économique, par les plus hautes autorités du pays. Pourtant, la réforme des textes règlementaires, en premier lieu le Code de l’investissement, tarde à se concrétiser, laissant en orbite de potentiels investisseurs étranger et au point mort des projets, qui auraient pu déjà amorcer les objectifs du gouvernement. Le ministre de l’Industrie n’a pas été vraiment performant, ne serait-ce qu’en matière de respect des échéances.
Le secteur de la santé continue à s’enliser dans le marasme. Le manque de traitements essentiels a incité le chef de l’Etat à confier une enquête sur les raisons sous-jacentes, à des inspecteurs de la présidence de la République. Il y a aussi une prise en charge aléatoire des patients en milieux hospitaliers et le malaise du corps médical, poussé à l’exil ou à engager des actions de protestation pour encaisser, réellement des primes de Covid, instituées par le premier magistrat du pays.
La population se noie dans l’indigence, sans que la ministre de la Solidarité nationale n’engage des actions probantes, pour assister les familles démunies ou les personnes aux besoins spécifiques, dont on se rappelle furtivement l’existence que le 14 mars de chaque année, à l’occasion de leur journée internationale. Peu de réalisations pour l’environnement, la Culture, la jeunesse et les sports…
Certains titulaires de portefeuilles ministériels font presque oublier leurs existences au sein du gouvernement, tant ils sont peu actifs sur le terrain et aussi peu prolifiques en avant-projets de lois. Souvent, ces avant-projets de textes, préparés hâtivement et superficiellement, sont renvoyés en deuxième lecture, après leur présentation en Conseil des ministres. Tel fut le cas pour l’avant-projet de loi sur l’information.
S. B.