Décidément, la politique étrangère espagnole n’est plus que l’ombre d’elle-même, depuis l’infâme trahison de Pedro Sanchez, président du gouvernement ibérique, de la cause sahraouie. Jose Manuel Albares, chef de la diplomatie de ce gouvernement agonisant et décrié de toutes parts, donne ainsi l’air de croire à ses désirs, qu’il prend pour des ordres. Ou carrément désordre dans ce cas de figure. Tout le monde a en effet pu constater les incommensurables ravages que provoque toute intervention occidentale en dehors de ses frontières. Jose Manuel Albares n’en désire pas moins ouvrir la boite de Pandore en amenant l’OTAN à intervenir militairement au Mali. Certes, cette annonce, qui ne se concrétisera jamais sur le terrain, donne l’air de représenter une forme de pression indirecte sur le Maroc après son effroyable carnage de Nador. Dans un sommet dominé par le conflit en Ukraine, le ministre espagnol des Affaires étrangères, Jose Manuel Albares, a rappelé les défis qui se posent également à l’Otan sur le continent africain. Il n’a ainsi pas exclu une intervention de l’alliance au Mali, où sévissent des groupes armés terroristes.« Si c’était nécessaire et si cela représentait une menace pour notre sécurité, nous le ferions », a déclaré le ministre à la radio locale RNE. « Nous ne l’excluons pas ». Le terrorisme est pour l’Otan au nombre des « menaces hybrides » à même de saper sa stabilité. À l’instigation de l’Espagne, avec le soutien de l’Italie, le « concept stratégique » révisé de l’Otan cite le terrorisme et les migrations comme des éléments à surveiller, et désigne le flanc Sud comme une nouvelle source potentielle d’instabilité. Le terrorisme au Mali est la résultante directe de l’assassinat de Kadhafi, ordonné par la France, membre influent de l’OTAN. Il va sans dire qu’une chimérique intervention de l’OTAN au Mali ne ferait qu’aggraver les choses et jeter de l’huile sur le feu, comme on l’a vu avec Serval, Barkhane et Takuba.
Kamel Zaidi