Le cours du pétrole caracole à presque 100 dollars: Les prix boostés par une forte demande et… les menaces de guerre
Aujourd’hui, le prix du baril du brent de la mer du nord a caracolé à 98,97 dollars, selon les estimations de l’InterContinental Exchange (ICE), place boursière spécialisée dans la cotation des énergies fossiles. À New York, le baril de West Texas Intermediate (WTI) a grimpé aussi à 95,50 dollars.
Ce sont là les remarquables hausses enregistrées par l’or noir, depuis 2014. Selon les experts en la matière, l’envolée des prix du pétrole était clairement envisageable.
A titre d’exemple, une note publiée, la semaine dernière par des analystes de Goldman Sachs, une banque d’investissement installée à New York, pronostique le maintien du brent aux alentours de 96 dollars en 2022. Il devrait faire un bond à environ 105 dollars en 2023.
Les raisons de cette conjoncture particulièrement profitable pour les exportateurs des hydrocarbures, sont multiples. Il y a d’abord une hausse de la demande sur le pétrole et le gaz, boostée par une reprise économique pos-pandémie au Sras-Cov 2. En face, l’offre est plutôt fluctuante.
Un expert chez le groupe Exinity sollicité par l’AFP, explique : « Plusieurs facteurs contribuent à cette nouvelle poussée du pétrole, notamment les interruptions de production en Libye, au Nigeria, en Angola, en Équateur et, plus récemment, au Canada en raison du froid extrême ».
Par ailleurs, les membres de l’OPEP et leurs partenaires dont la Russie, ne souhaitent pas vraiment remettre en cause l’accord sur les plafonds.
L’Arabie Saoudite avait soutenu, sans ambiguïté il y a quelques semaines que «les membres disposant d’une capacité de réserve ne peuvent pas et ne doivent pas intervenir pour compenser le manque de production des membres qui ne sont pas en mesure de respecter leurs plafonds ».
Le magazine français spécialisé Capital, mise plutôt pour la volatilité du cours du pétrole, à court ou moyen terme.
Il se réfère à l’analyse d’Alain Corbani, responsable pôle matières premières chez Finance SA et gérant du Fonds Global Gold and Precious, qui met en perspective un « ralentissement de la croissance (qui) devrait impacter négativement la demande, quand l’offre pourrait croître à la faveur du retour du pétrole iranien ».
La seule inconnue reste, néanmoins, liée aux contrecoups imprévisibles des tensions géopolitiques.
Les bruits des bottes aux frontières de l’Ukraine boostent indéniablement le négoce du brent et du WTI, particulièrement depuis la reconnaissance, par décret du président russe Vladimir Poutine, de l’indépendance des républiques de Donetsk et Louhansk. Et nul ne peut prédire, pour l’heure, l’issue de ce conflit latent.
S.B.