Le Maroc perd son siège à l’UNESCO : Une gifle diplomatique pour Mohamed VI
Le crime ne paie pas, serait-on tentés d’épiloguer en évoquant la façon particulièrement humiliante avec laquelle le Maroc vient de perdre son siège au sein de l’UNESCO (organisation des Nations-Unies pour la science, l’éducation et la culture.
La sévérité de ce terrible revers diplomatique peut en effet se mesurer à l’aune du fait que Rabat pensait y faire imposer la pluie et le beau temps depuis qu’Audrey Azoulay, ancienne ministre de la Culture sous François Hollande, avait été reconduite à sa tête.
Elle est la fille d’André Azoulay, un juif familier des dorures royales, conseiller préféré du roi Mohamed VI.
Celui-ci l’appelle même « tonton » en privé, et l’autorise à disposer comme bon lui semble des immenses richesses qu’il a spoliées aux peuples sahraouis et marocains. Si Mohamed VI et son chef de la diplomatie Nacer Bourita pensaient que e partie était acquise d’avance, ils ont bien vite déchanté.
Le représentant du Maroc à l’UNESCO, Samir Addahre, n’a en effet pas été réélu dans l’organe exécutif de l’organisation internationale. « Une défaite inattendue pour la diplomatie de Mohamed VI, où la fille de son principal conseiller à la présidence,
la Franco-marocaine, Audrey Azoulay, a servi, relève le site Africa Intelligence. Le Maroc a présenté en octobre dernier sa candidature au Conseil exécutif de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture de l’UNESCO, pour la période 2021-2025, comme l’a annoncé l’ambassadeur-délégué permanent du Maroc auprès de l’Unesco, Samir Addahre.
« Espérons que cette candidature pourra compter sur le soutien des États membres de notre Organisation », avait déclaré Samir Addahre lors de la 212e session du Conseil exécutif de l’UNESCO, qui s’est déroulée jusqu’au 20 octobre. Un mois après ces déclarations très assurées et vaguement ironiques, l’ambassadeur du Maroc était battu et humilié.
Carrément trainée dans la boue. La conclusion qui peut en être tirée est que l’argent, le luxe, la luxure et même le chantage exercé sur bon nombre d’ambassadeurs onusiens, « mamounisés » à leur corps défendant, ne peuvent servir systématiquement à acheter les consciences, à les corrompre et à leur dicter leur suffrage.
Cette défaite sonne comme un avertissement aux oreilles de ce roi hors-la-loi après l’arrêt rendu en date du 28 septembre passé par la Cour de justice européenne, reconnaissant la légitimité et la représentativité du peuple sahraoui et interdisant donc toute exploitation des ressources naturelles du Sahara Occidental sans l’accord du peuple sahraoui, c’est-à-dire du Polisario lui-même.
Ce n’est du reste pas pour rien si Mohamed VI, dans son discours commémorant la criminelle marche verte de son père Hasan II avait surtout insisté sur cette question, sachant que le nerf de la guerre n’est autre que l’argent.
Mohamed Abdoun