« La migration est devenue un défi sécuritaire sérieux en raison de la croissance du crime organisé et de l’infiltration des réseaux de contrebande et de traite des êtres humains, par des organisations subversives, pour faciliter le déplacement de terroristes sous de fausses identités » a affirmé le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane, dans son intervention aux travaux de la Conférence internationale sur « la Migration et le Développement » qui se tient à Rome en Italie.
Intervenant, en sa qualité de représentant du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le chef de l’exécutif a ajouté que « ce phénomène menace la sécurité des personnes et des biens et la sécurité intérieure des États ».
Un phénomène nécessitant une prise en charge de millions de personnes déplacées et de réfugiés, ainsi qu’un contrôle des flux de populations migrantes clandestines, a mis en avant Aïmene Benabderrahmane, qui a souligné que cette rencontre intervient dans « un contexte caractérisé par l’exacerbation du phénomène de l’immigration clandestine dans notre région. ».
Un phénomène aux graves conséquences au vu des scènes tragiques. Un phénomène ayant pris des proportions alarmantes, ces dernières années, en raison des crises qu’ont connues de nombreux pays d’Afrique et de la région arabe, a indiqué le Premier ministre.
« Un phénomène appelé à atteindre d’autres proportions si des mesures nécessaires ne sont pas prises et mises en œuvre au moment opportun » a plaidé le Premier ministre.
Dans sa plaidoirie, le chef de l’exécutif a indiqué que « l’immigration clandestine est due à de nombreuses raisons, en particulier les déséquilibres structurels dans le processus de développement de nombreux pays ».
Un déséquilibre auquel s’ajoutent les conflits et les guerres, l’instabilité et l’insécurité en raison de la connexion entre le terrorisme et la criminalité transnationale, ainsi que le changement climatique, et la détérioration des conditions économiques et sociales, a-t-il ajouté.
Autant de vecteurs favorisant l’exode massif des pays, souffrant de pauvreté et de la famine, vers l’Afrique du Nord et l’Europe, a souligné Benabderrahmane.
Aussi, a-t-t-il préconisé « une approche globale basée sur développement, à contrario du sécuritaire », bien qu’il réponde à « l’impérieuse nécessité de maintenir l’ordre public et de lutter contre les réseaux de traite des êtres humains, ne contribue pas de manière durable à faire face à ce phénomène ».
Pour ce faire, Aïmene Benabdedrrahmane défend « des solutions globales qui garantissent la réalisation de la stabilité » et « une dynamique de développement à même de créer de l’emploi pour les jeunes dans leurs pays d’origine ».
De ce point de vue, la coopération Nord-Sud doit accorder une place importante à l’assistance et au soutien aux pays du Sud, notamment en élevant le niveau des contributions apportées à ces pays dans les domaines du développement, ajoure Benabderrahmane.
Aussi, l’Algérie appelle à la mobilisation de plus de financements, y compris à travers les instruments de l’Union européenne de coopération internationale et de développement, afin de mettre en œuvre des projets sociaux et économiques et de réinsertion, selon un calendrier précis, afin que l’on puisse mesurer l’efficacité des efforts et des politiques visant à lutter contre ce phénomène, ainsi qu’aux fins de lutter contre les réseaux de trafic de migrants et la traite des êtres humains, révèle Aïmene Benbderrahmane.
Une vision adoptée par l’Algérie qui a décidé d’octroyer « un milliards de dollars pour financer des projets en Afrique »
Salim Farouk