Le Premier ministre malien dénonce les mensonges français : Paris trompe Bamako depuis 2013 ! (vidéo)
Il arrive un moment où les dépassements et les mensonges ne peuvent plus être supportés. C’est l’anecdote bien connue de la goutte qui fait déborder le vase. Et c’est ce qui vient de se produire, de manière radicale et spectaculaire, dans le cas des relations franco-maliennes. Les affrontements à fleurets mochetés ont vite fait de muer en attaques frontales depuis que Paris, perdant sang froid et contenance, a réagi comme si Bamako était encore une colonie française à l’annonce de la possible arrivée des forces armées de Wagner. A présent, si la rupture est quasi-consommée, Le Quai d’Orsay mené par Jean-Yves Le Drian n’ose pas franchir le pas ultime. Bref, à l’occasion des assises pour la refondation du Mali, qui ont eu lieu au mois de décembre passé, le Premier ministre du gouvernement de transition, Choguel Maiga, a brisé l’omerta. On peut en effet l’entendre révéler, ou rappeler, que la demande d’aide adressée par Bamako à Paris en date du 11 janvier 2013 comportait un appui aérien et le renseignement. Elle devait servir à aider le Mali à recouvrer son intégrité territoriale au moment où les rebelles touaregs du MNLA (mouvement national pour la libération de l’Azawad) étaient sut le point de faire tomber le régime d’ATT (Amadou Toumani Toure). Et de rappeler qu’au lieu de se confiner à cet accord, ou à cette demande, la France a fait débarquer pas moins de 4.0000 soldats français, forts d’un budget quotidien de 1 milliard de francs CFA par jour. Plus grave encore, si le nord de ce pays et sa partie septentrionale étaient encore autorisés à l’armée malienne, jusqu’à Gao et Kano, cela n’était plus le cas lorsque des troupes africaines, notamment les FATIM et la MINUSMA ont fini par en prendre possession. La révélation la plus grave et la plus accablante de Choguel Maiga a consisté à dire que lorsque des informations faisant état de groupes terroristes en train de se former et de s’organiser, l’armée malienne a été interdite de s’y rendre, sous le fallacieux prétexte que les troupes françaises s’y entrainaient aussi. D’ailleurs, le (gros) drame malien a commencé à l’élimination ordonnée par la France de Kadhafi, forçant des milliers de touaregs lourdement armés et bien entrainés à envahir le Mali. Cela, sans oublier le fait que le paiement par la France aux terroristes de rançons évaluées à des centaines de millions d’euros est une forme de financement direct de ce fléau. Cela, sans oublier que Paris, qui toujours dicté leurs actions aux présidents maliens successifs a toujours empêché la mise en application de l’accord d’Alger. Ironie du sort, le phénomène que l’on observe depuis le retrait quasi-total des troupes françaises, les soldats maliens (FAMA), malgré leurs faibles moyens, multiplient les victoires et les coups d’éclat contre les terroristes. La présence française, en revanche, n’a fait que renforcer ce fléau depuis Serval jusqu’à Barkhan en passant par le G5-Sahel. Mariam Sissiko, journaliste malienne, a relevé ce spectaculaire retournement de situation dans une déclaration faite en ce sens à La Patrie News. En conclusion la fin de a « françafrique » ne peut qu’être bénéfique pour les peuples et les dirigeants qui en sont encore victimes et otages à la fois…
Mohamed Abdoun