Le SG de la Ligue Arabe à la réunion des MAE : « Le sommet est le mécanisme le plus important de l’action arabe commune »
Dès le début de son intervention lors de la réunion des ministres arabes des affaires étrangères préparatoire du 31ème sommet d’Alger des dirigeants arabes, le secrétaire général de la Ligue Arabe, M. Ahmed Abou Gheit, a affirmé que : « Nous considérons l’accueil par l’Algérie de ce trente-unième sommet comme une indication de la reprise de ce qui avait été interrompu bien que l’action arabe commune a poursuivi ses activités et ses voies habituelles au cours des dernières années, mais dans des circonstances difficiles que nous connaissons tous ».
Continuant sur sa lancée, le SG de la Ligue arabe s’est dit confiant dans la réussite de ce sommet du moment que : « Je sais que nos frères en Algérie travaillent avec sincérité et impartialité pour en faire un événement exceptionnel », a-t-il affirmé.
En citant les crises dans lesquelles se débattent la plupart des pays arabes, il rappelle que pour les dépasser, il y a lieu de mettre en place une stratégie qui prend racine dans la réalité du terrain : « J’imagine que la réalité de la crise et son traitement doivent occuper une place importante dans l’agenda arabe, surtout à la lumière des graves répercussions des crises mondiales sur notre région », a-t-il ajouté.
Poursuivant son intervention, le SG de la Ligue Arabe estime que la crise alimentaire et la menace sur la sécurité alimentaire de nombreux pays constitue une priorité absolue et : « Nous espérons que le sommet verra l’inauguration de la Stratégie arabe de sécurité alimentaire, à un moment où un besoin urgent d’action intégrée et collective se fait sentir pour faire face au grave déficit alimentaire dont souffre le monde arabe, en plus des situations exceptionnelles et d’urgence dans certains de nos pays, dont la Somalie, par exemple dont environ la moitié de la population se trouve au bord de la famine », a-t-il déclaré.
M. Ahmed Abou Gheit note ensuite que le monde se dirige vers plus de polarisation et de durcissement des positions et des alliances, ce qui rend nécessaire une coordination continue entre la diplomatie arabe pour la prochaine étape, afin d’arriver à un consensus et à une unité d’action commune à tous les pays arabes, dans un environnement mondial qui s’annonce difficile et dangereux pour ceux qui demeurent en rangs dispersés.
Le troisième point abordé par le SG de la Ligue Arabe a trait aux crises dans certains pays arabes : « Les crises dans nombre de nos pays représentent encore une blessure qui saigne, consommant des ressources et des capacités, préjudiciables pour le présent et pour l’avenir, affaiblissant la sécurité collective et augmentant la vulnérabilité de la région. Je dis franchement que l’implication des systèmes arabes dans la gestion des crises, collectivement et dans le cadre de la Ligue arabe, demeure moins que ce qui est espéré et requis, ce qui nous impose le devoir de travailler avec tout le sérieux pour mettre fin à ces dangereuses crises politiques et sécuritaires en Syrie, au Yémen et en Libye », a-t-il précisé encore.
L’orateur rappelle que ces crises n’ont pas eu seulement des pertes humaines ou économiques seulement, mais elles ont, en sus, causé des carences qui ont permis à des puissances étrangères non-arabes de jouer des rôles subversifs afin de dominer certaines sociétés arabes et de profiter de ces crises pour les détourner à leur propre intérêt. Le SG de la Ligue Arabe a donc lancé un appel aux participants afin que cette question doitêtre prise très au sérieux et constituer une autre priorité afin de régler les crises actuelles (Syrie, Libye, Yémen) et barrer la route à ces interventions étrangères qui déstabilisent et causent des préjudices considérables à ces pays.
Comme quatrième point, M. Abou Gheit cite la question palestinienne qui : « traverse une phase difficile, annonçant le pire et le plus dangereux… L’occupation israélienne continue de jouer avec le feu, oubliant le fait que les politiques de violence et de répression contre les Palestiniens dans les territoires occupés effacent toute trace de l’Accord d’Oslo et sapent les bases d’une future solution à deux Etats », estime-t-il, en notant que de nombreuses parties internationales ne préconisent cette solution qu’à travers des paroles redondantes et des promesses non tenues.« Je dirais, sans exagérer, que la situation dans les territoires occupés, telle que nous la suivons quotidiennement, est au bord de l’explosion », continua-t-il.
Il préconise donc de mener un travail de fond et de renforcer la résistance du peuple palestinien, dans tous les domaines, économique et politique : « il est patent que la récente signature de l’Accord de réconciliation palestinienne en Algérie est un pas dans la bonne direction. Nous attendons tous avec impatience la traduction pratique de cet accord et l’engagement des factions palestiniennes à mettre en œuvre ses dispositions », relève-t-il.
A la fin de son intervention, le SG de la Ligue Arabe, M. Ahmed Abou Gheit appelle l’ensemble des membres de la Ligue à se rappeler que, pour continuer de mener à bien ses missions, la Ligue : « a besoin de votre soutien. Que ce soit en remplissant les contributions selon les possibilités des États, ou en s’engageant activement dans leurs actions, dans tous les domaines et aspects de l’activité. Je dis sincèrement que cette organisation régionale a le potentiel, les capacités et l’expertise humaine pour jouer des rôles plus larges et plus influents dans le cadre de l’action arabe commune ».
Tahar Mansour