Leader du Social en Afrique en 2020 : «le coût du leadership intenable à moyen terme»
Dans le Rapport annuel des Nations- Unies 2020 sur les Objectifs du Développement Durables (ODD), l’Algérie est leader du social en Afrique en 2020. Peut-elle maintenir cette position ? Pour Dr. Mohamed Saib Musette sociologue et directeur de recherche au CREAD, auteur d’une analyse dont une copie nous a été transmise, le coût de ce leadership serait «intenable à moyen terme».
Les débats provoqués autour des subventions de l´Etat datent depuis quelques années. La nécessité de cibler l´aide matérielle et financière aux catégories sociales les plus vulnérables, explique Dr. Musette, «reste l´un des défis le plus importants pour les autorités».
Précisant que ce classement en 2020, en pleine pandémie de la COVID 19, «a laissé des segments entiers de la population dans le dénuement», l’universitaire indique que «les couches moyennes souffrent potentiellement d´un déclassement» et «la pauvreté risque de refaire surface».
D’autre part, le sociologue précise que le positionnement de l’Algérie en qualité de leader africain sur ces indicateurs du LNOB- ne laisser personne de côté en français- est établi en comparaison avec les autres pays du continent. «Ce classement, explique Dr. Musette, ne permet en aucune façon d’adopter des politiques en direction des groupes vulnérables ou plus précisément des catégories des personnes qui subissent l’exclusion sociale».
Pour lui, «il est aussi important de savoir que la question d’inclusion n’est pas strictement orientée vers les populations démunies. Les personnes exclues ne sont pas nécessairement des pauvres».
Le couple exclusion/inclusion renvoie ainsi «à toutes les formes de marginalisation, de stigmatisation, de discrimination qui impactent sur la dignité de la personne humaine». Les indicateurs élaborés par les différentes agences des Nations- Unies apportent des éléments intéressants sur les groupes sociaux particulièrement ciblés par au moins 15 sur les 17 objectifs de développement durables (ODD).
Pour l’Algérie, plusieurs groupes sociaux sont ciblés par les politiques sociales. L’universitaire indique qu’il est «nul besoin de faire un état des lieux du social pour affirmer qu’il reste encore beaucoup à faire pour une inclusion sociétale totale des catégories sociales les plus vulnérables connues».
Yacine Bouali